Conception, naissance et enfance
Dès les premiers instants de la vie, que dis-je... dès la conception, l’enfant enregistre une multitude de sensations en son corps, en sa sensibilité qui sera déterminante dans sa façon de se vivre avec lui-même et avec les autres.
Il perçoit le monde extérieur par son corps et enregistre tout en son système nerveux. Le système nerveux est comme le système électrique du corps. J'ai comme l'impression qu'il prend sa source au niveau du plexus, sillonne tout le corps et se termine au cerveau (ou vice-versa). Il transmet toutes les sensations éveillées par l'environnement. C'est comme si son rôle est d'identifier ce qui est bon pour l'épanouissement de la personne, mais aussi les dangers afin de les éviter.
L'enfant qui a une enfance heureuse fera des associations saines entre ce qui est constructif pour lui et ce qui ne l'est pas alors que l'enfant qui a une enfance malheureuse fera des associations malsaines entre ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas pour lui (confusion entre ce qui est constructif et ce qui ne l'est pas).
Comment défaire ces associations? En prenant conscience des fausses associations et en rétablissant des associations saines.
Comment rétablir la libre circulation de l'énergie? En épurant les sensations de la sensibilité (enfance, milieu familial, etc.) afin que le système nerveux s'ancre davantage au niveau de l'Être et en véhicule les sensations rétablissant ainsi une circulation libre et saine de l'énergie vitale.
La guérison est en fait la libre circulation de cette énergie.
L’enfant qui est conscient d’être le fruit d’un amour véritable entre son père et sa mère aura une image beaucoup plus saine et ajustée de lui-même que l’enfant qui a l’impression d’avoir été conçu dans la sexualité où l’amour était plus ou moins existant. Il pourrait traîner une sensation de malaise, de honte en lui-même qu’il ne pourra s’expliquer toute sa vie durant s'il ne prend pas conscience des sensations qui l’habitent face à sa conception. L’enfant qui n’a pas été désiré pourrait garder une impression de déranger, une culpabilité de vivre alors que celui qui a la conviction d’avoir été voulu aura un goût, une facilité à mordre dans la vie.
Les mois précédant la naissance sont également cruciaux pour l’enfant tant sur le plan physique qu’affectif. Le fœtus non seulement perçoit l’ambiance utérine comme un endroit sécuritaire ou non, mais commence déjà à ressentir s'il est aimé et si l’extérieur est un endroit chaud et accueillant où il sera bon naître et vivre.
Il y va de soi que la naissance est un moment traumatisant pour l’enfant qui l'est d’autant plus, si cela en est un pour la mère. La peur disproportionnée de la mère face à l’accouchement surtout d’un premier enfant peut entraîner des mouvements involontaires de fermeture en son corps qui peuvent non seulement causer des complications lors de l’accouchement, mais qui peuvent également être perçus par l’enfant comme une résistance à sa vie. Si les résistances sont trop fortes, l’enfant peut abdiquer et refuser de naître. Si on l’extirpe de force, l’enfant pourra avoir l’impression toute sa vie qu’il est forçant de vivre et percevoir la présence des autres comme une intrusion, une atteinte à sa liberté. Par contre, l’enfant qui bénéficie d’une naissance douce aura déjà une plus grande prédisposition à la joie de vivre.
Dans les premiers jours et les premiers mois suivant la naissance, l’enfant qui ne bénéficie pas d’une proximité, d’une complicité avec le corps de sa mère et de son père pourra plus tard être à la recherche constante d’un contact épidermique et génital par le biais d’une sexualité compensatoire.
Combien d’hommes tentent de compenser l’absence d’une proximité avec le corps de leur mère en recréant une fausse intimité virtuelle et non menaçante avec le corps de la femme en s’adonnant à la pornographie ou à toute autre forme de perversion sexuelle.
Un chercheur arrivait à la conclusion que l’on pourrait régler tous les problèmes de délinquance juvénile en une génération si on pouvait offrir à toutes les femmes enceintes de porter leurs enfants dès les premiers mois dans un environnement harmonieux, sans stress et sans préoccupation et la possibilité d’accoucher en douceur ainsi que de permettre aux poupons durant les premiers mois de vie de bénéficier d’un climat d’intimité privilégié avec les parents. C’est peut-être utopique, j’en conviens, comme approche, mais cela démontre tout de même toute l’importance non seulement de la relation parents-enfant, mais également l’importance de l’ambiance, du climat entourant la naissance d’un enfant.
Dans la petite enfance, les événements de la vie familiale ont un impact sur l’enfant comme un déménagement, la naissance de cadets, le début de l’école, les services de garde, la relation avec les frères et sœurs aînés. Tous ces événements peuvent être bien ou mal perçus selon le degré de préparation dont l’enfant a fait l’objet. Ils peuvent être vécus comme du rejet ou de l’abandon si mal expliqués.
Les événements de l’enfance et de l’adolescence ont aussi un impact, mais un impact proportionnel au degré de rappel, de renforcement d’une sensation vécue lors de la petite enfance ou avant. Exemple : un enfant de dix ans ou un adolescent pourra se remettre mieux d’une sensation de rejet si elle est vécue pour la première fois que si elle est le rappel d’une sensation maintes fois vécues. À ce moment, on ne parle plus de sensation de rejet, mais bien d’un climat, d'un état de rejet qui est vécu par l’enfant tout au long de son développement.
Il n’y pas que les situations, les actions, les gestes qui marquent l’enfant, mais aussi les regards, les attitudes, le degré d’écoute et de présence, etc. Il y a aussi la relation des membres de la famille entre eux. Une relation conflictuelle entre le père et la mère peut devenir pour l’enfant une façon de se vivre avec son entourage ou même la façon de se vivre en lui-même : le mental (père) écrase, domine, étouffe les émotions, les sensations de la sensibilité (mère), l’être (l’enfant originel) est ignoré, négligé, abandonné à lui-même pendant que le corps cherche les compensations et que les autres nous sollicitent de toutes parts. C’est l’anarchie intérieure.
Il est important de souligner qu'en aucun temps les traumatismes vécus par l'enfant ne sont irrémédiables. Les parents qui prennent conscience que l'enfant a mal vécu une situation peuvent en tout temps y remédier en offrant à l'enfant de manière ajustée ce dont l'enfant aurait eu besoin.
Même rendue à l'âge adulte, une personne peut se libérer de son vécu douloureux en entreprenant une démarche de cheminement personnel. Des ateliers à cet effet lui permettront de conscientiser les événements de son enfance difficile, de se libérer des sensations enfouies dans sa personne qui peuvent impacter négativement sa vie et de "libérer le trésor" (air connu), libérer l'enfant originel.
Pour ceux qui ont connu une enfance relativement heureuse, le but est aussi de prendre conscience des sensations qui les habitent face à ce vécu afin de prendre possession consciemment de leur trésor et de solidifier leur être dans une harmonisation consciente de toute la personne.
Mon expérience personnelle me permet de conclure que si le cheminement personnel peut nous sembler souvent long, ardu et pénible, c'est parce que l'être humain tente de se guérir lui-même un peu comme si un manchot tentait de faire repousser son membre manquant. Celui qui ne vit que son humanité ne vit qu'à moitié. Pour accéder à la guérison, à la croissance et au bonheur tant désirés, l'être humain doit cesser de se scinder en deux: vivre séparément humanité et spiritualité ou encore pire, n'en vivre qu'un. Cheminer, guérir et grandir sans Dieu c'est tourner en rond.
C'est pourquoi il est fortement recommandé à ceux et celles qui veulent entreprendre cette démarche et qui ont la foi, de suivre avant ou aussitôt après un atelier sur la relation à Dieu. Pourquoi? Parce que la vraie guérison et la vraie croissance ne peuvent se faire que dans la confiance et l'abandon en toute humilité de son humanité blessée et souffrante dans les mains de Dieu, non pas du dieu de nos croyances, mais du Dieu avec lequel nous avons préalablement établi une relation affective personnelle. Il est également recommandé d'avoir dans son entourage un homme et une femme ayant eux-mêmes fait le parcours et ayant intégré leur humanité et leur spiritualité afin de nous accueillir dans ce que nous vivons.
Rendu à cette étape, laissons Dieu agir. Je crois personnellement que Dieu peut et veut nous guérir. Le piège est de penser que si cela ne se fait pas de façon instantanée, c'est qu'Il n'agit pas.
Bonne route à chacun.
Robert
Lectures suggérées:
- La vie secrète de l'enfant avant sa naissance de Dr. Thomas Verny
- Vivre la guérison intérieure de Barbara Leahy Shlemon
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