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18 novembre 2014

Réflexion sur le jeune homme riche (Évangile selon Saint-Marc10, 17-22)


"17 Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? » 18 Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, à part Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : «Ne commets pas de meurtre ; ne commets pas d'adultère ; ne vole pas ; ne prononce pas de faux témoignage contre quelqu'un ; ne prends rien aux autres par tromperie ; respecte ton père et ta mère z . » » 20 L'homme lui répondit : « Maître, j'ai obéi à tous ces commandements depuis ma jeunesse. » 21 Jésus le regarda avec amour et lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as et donne l'argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel ; puis viens et suis-moi. » 22 Mais quand l'homme entendit cela, il prit un air sombre et il s'en alla tout triste parce qu'il avait de grands biens."
 Je suis ce jeune homme riche devant Jésus.
Est-ce que je L'aime assez pour renoncer à mes attachements?
Suis-je capable de m'engager à ce point avec Jésus ou m'en retournai-je comme le jeune homme riche la tête basse, rempli de tristesse n'ayant même plus l'excuse de ne pas savoir parce que j'ai osé demander et que je connais la réponse?

Quels sont mes attachements?
Pour chacun c'est différent. Pour les uns, cela peut-être le prestige, la richesse, le pouvoir, pour d'autres la famille, les distractions, le plaisir de la chair, des sens. Oui, nous pouvons être de bons croyants, de bons pratiquants mais ici, il est question de passer du rôle de spectateurs à celui de participants, de celui de disciple à celui d'apôtre, de celui qui suit Jésus à distance sans rien quitter à celui qui partage la vie de Jésus: sa mission, son amour du Père et du prochain sans regarder en arrière, sans regretter ses idoles, ses faux-dieux. C'est la deuxième conversion, irréversible et sans équivoque allant jusqu'à une conversion du corps et des sens.

Suivre Jésus en quittant tout intérieurement va contre la nature humaine car suivre le message d'Amour de Jésus va jusqu'à donner sa vie pour ceux qu'on aime (au sens figuré et littéral) ce qui va à l'encontre de l'instinct de conservation, l'instinct le plus fort de la nature humaine sans mentionner tous les autres dont l'instinct de reproduction. Il est impossible pour l'être humain de vaincre tous ses attachements, toutes ses tendances, tous ses instincts par la volonté. Nous pouvons peut-être y arriver par l'Amour, par notre attachement à Jésus, l'attachement qui peut transcender tous les autres encore faut-il avoir l'aide de l'Esprit-Saint.

Juste le fait de prendre conscience jusqu'où peut aller l'invitation de Jésus à le suivre, c'est déjà y être engagé, car nous ne pouvons plus retourner en arrière sans avoir l'impression de passer à côté de quelque chose de plus grand. Ou,i nous pouvons suivre Jésus à distance, en disciple, ce qui est déjà bien, même très bien, mais marcher dans ses traces à sa suite, c'est autre chose. C'est réellement le chemin de la sainteté ordinaire, des noces mystiques, dont le vêtement de noces doit être immaculé, sans taches (sans attachements humains). Je suis convaincu que chacun est invité au moins une fois dans sa vie à le suivre mais que peu réponde à l'invitation souvent, malheureusement, par ignorance croyant qu'ils en sont indignes.

Quelle sera ma réponse?
Je porte deux réponses possibles: oui et non et les deux sont lourdes de conséquence.
Je connais en mon cœur la bonne réponse, mais je ne peux la prendre à partir de ma volonté seulement.
Le oui doit venir du lieu de l'Amour en moi et non du lieu du "il faut que...".
J'aime y voir un lien avec la réponse de Pierre aux trois questions de Jésus: "M'aimes-tu?". (Jn 21,15-17).
Pourquoi Jésus demande-t-il à Pierre par trois fois s'il l'aime? Sûrement, qu'il y a un lien avec les trois reniements de Pierre lors du procès de Jésus, mais j'aime penser que Jésus recherche une qualité de "oui".

La première réponse de Pierre me semble un peu trop rapide comme si c'était un oui machinal, un oui de la tête dans le genre: "Bien sûr que je t'aime, c'est évident non?",

Le deuxième oui de Pierre me semble un peu plus réfléchi, un peu plus profond comme s'il venait de sa sensibilité humaine alors que la troisième réponse semble venir du plus profond de lui, du tréfonds de lui, du lieu de l'Amour en lui qui implique un engagement irréversible de la personne, à la vie à la mort.

Quelle sera la nature du oui du jeune homme riche que je suis à l'invitation de Jésus?

Un oui rapide et machinal qui ne durera pas, un oui de ma sensibilité qui fluctuera selon mes humeurs affectives ou un oui de mon être impliquant un engagement?
J'ose espérer un "oui " d'Amour (et non de raison) avec l'aide de l'Esprit-Saint.

C'est ce que je nous souhaite à tous.

  Robert

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