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30 novembre 2014

Réflexion sur " … il les envoie deux par deux." (Évangile selon Saint-Marc 6, 7-13.)


"7 Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. 8 Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n`est un bâton; de n`avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; 9 de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. 10 Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu`à ce que vous partiez de ce lieu. 11 Et, s`il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage. 12 Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. 13 Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d`huile beaucoup de malades et les guérissaient. "

« … il les envoie deux par deux. »
Nous pouvons lire l’Évangile du jour comme le compte-rendu d’un événement qui s’est produit il y a deux mille ans sans trop se sentir concerné.
Avons-nous bien saisi le sens du deux par deux? Les Témoins de Jéhovah ont débloqué un agir issu de leur interprétation de ce passage qui les amène à faire du porte à porte deux par deux. Mais nous, baptisé(e)s et catholiques, quelle compréhension avons-nous de cette parole et quel agir en résulte? Évitons-nous de partager notre foi par peur du ridicule, par peur de déranger, par peur de choquer ou osons-nous lorsque les occasions se présentent s’affirmer dans ce qui nous est essentiel?

Et pourquoi deux par deux?Le malin a sûrement moins d’emprise sur deux personnes unies en Jésus que sur une personne seule. D’ailleurs, Jésus lui-même n’a-t-il pas dit que si deux personnes se réunissent en son nom qu’il sera parmi eux? N’est-ce pas aussi une invitation lancée aux femmes et aux hommes unis par les liens du mariage à vivre ouvertement leur relation à Dieu et à servir ainsi de phare aux couples en détresse?

« … et il leur prescrit de ne rien emporter pour la route…»
Pourquoi ne rien emporter sinon afin de ne pas nous ralentir.
«Travel light», comme disent les Anglais en ne s’attardant pas aux endroits où nous ne sommes pas les bienvenus non par peur, ni par fuite mais en discernant que l’heure n’est peut-être pas venue. Les résultats ne nous appartiennent pas. Laissons l’Esprit agir. Prenons la route du chemin intérieur en lâchant prise sur tout ce qui peut entraver notre avancée : nos peurs, nos insécurités, nos tracas, nos soucis afin de devenir libre et disponible à servir. Comment lâcher prise? En s’abandonnant en toute confiance à l’Esprit de Jésus, en le laissant agir en nous pour nous guérir, pour nous libérer et pour nous transformer à l’image et à la ressemblance du Père. Notre transformation jusque dans le corps deviendra alors l’outil d’évangélisation par excellence en exerçant un attrait sur nos frères et nos sœurs et en les invitant à marcher deux par deux, hommes et femmes, à la suite de Jésus. Devenons des pèlerins de l’Église nouvelle comme les disciples d’Emmaüs marchant sur la route avec Jésus, l’Emmanuel, Dieu parmi nous.

C’est ce que je nous souhaite.

Robert

29 novembre 2014

Réflexion sur le figuier stérile (Évangile selon saint Luc 13, 1-9)




1. En ce même temps survinrent des gens qui lui rapportèrent ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes.
2. Prenant la parole, il leur dit : « Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ?
3. Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.
4. Ou ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a tuées dans sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les hommes qui habitent Jérusalem ?
5. Non, je vous le dis ; mais si vous ne voulez pas vous repentir, vous périrez tous de même. »
6. Il disait encore la parabole que voici : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des fruits et n'en trouva pas.
7. Il dit alors au vigneron : «Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc use-t-il la terre pour rien ?»
8. L'autre lui répondit : «Maître, laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier.
9. Peut-être donnera-t-il des fruits à l'avenir... Sinon tu le couperas». »


L'Évangile d'aujourd'hui met Jésus en contact avec les événements du quotidien de l'époque: mort d'hommes par tuerie et par accident.

Jésus tente de changer la mentalité du temps qui attribue le malheur, la misère humaine, la souffrance à une punition divine alors qu'il n’en est rien.

Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi à l'occasion de trouver Dieu passif face à certains événements de l'actualité, à certaines catastrophes naturelles telles que les séismes en Haïti ou au Chili plutôt que de le voir comme la source de l'entraide et de la générosité suite à ces cataclysmes?

La mort, peu importe les circonstances, est la conséquence du péché originel et non de la volonté de Dieu d'où l'exhortation de Jésus aux gens à se convertir, à se détourner du péché donc de ses conséquences et à se tourner vers Dieu, le Dieu des vivants, source de Vie.

Dieu est miséricorde, Amour et patience d'où l'exemple du figuier stérile qui n'est pas coupé sur le champ.

Demandons à Dieu la grâce d'une conversion radicale et d'accueillir le Christ-Jésus comme le bon vigneron.

C’est ce que je nous souhaite.

Robert

Réflexion sur la Transfiguration (Évangile selon Saint Luc 9, 28-36)


28. Or il advint, environ huit jours après ces paroles, que, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier.
29. Et il advint, comme il priait, que l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d'une blancheur fulgurante.
30. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie
31. qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu'il allait accomplir à Jérusalem.
32. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. S'étant bien réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui.
33. Et il advint, comme ceux-ci se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie » : il ne savait ce qu'il disait.
34. Et pendant qu'il disait cela, survint une nuée qui les prenait sous son ombre et ils furent saisis de peur en entrant dans la nuée.
35. Et une voix partit de la nuée, qui disait : « Celui-ci est mon Fils, l'Élu, écoutez-le. »
36. Et quand la voix eut retenti, Jésus se trouva seul. Pour eux, ils gardèrent le silence et ne rapportèrent rien à personne, en ces jours-là, de ce qu'ils avaient vu.


À première vue, ce passage a de quoi nous surprendre: Jésus transfiguré sur le mont Thabor conversant avec Élie et Moïse alors que Pierre désire y dresser trois tentes.

Cependant, ce phénomène semble avoir été accessible à certains humains dont Moïse et certains saints de leur vivant en des circonstances bien particulières ou au moment de leur mort comme si de leur corps émanait une lueur, reflet de leur sainteté intérieure. D'autres furent également vus et entendus conversant avec Jésus ou Marie. En fait, la gloire de Dieu semble se manifester et transcender l'être humain quand il vit saintement.

Se pourrait-il que notre transfiguration à nous soit la victoire de l'Amour du Père en nous, pour nous et pour notre prochain?

Comme Pierre, ne nous est-il pas arrivé de vivre de ces moments privilégiés avec des êtres chers devant un feu de camp ou un coucher de soleil où le temps semble s'immobiliser et où l'on se sent en communion avec tout ce qui nous entoure en désirant que ce moment dure à jamais?

N'est-ce pas la façon de vivre notre cœur à cœur avec Jésus, notre Seigneur et notre Dieu?

C’est ce que je nous souhaite.

Robert

28 novembre 2014

Réflexion sur la conversion de Zachée (Évangile selon Saint Luc 19, 1-10)


"19 1 Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville. 2 Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus; 3 mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille. 4 Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu`il devait passer par là. 5 Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd`hui dans ta maison. 6 Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. 7 Voyant cela, tous murmuraient, et disaient: Il est allé loger chez un homme pécheur. 8 Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j`ai fait tort de quelque chose à quelqu`un, je lui rends le quadruple. 9 Jésus lui dit: Le salut est entré aujourd`hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d`Abraham. 10"

« Quand le Seigneur s’invite chez-nous »


Comme Zachée, ne nous arrive-t-il pas de vouloir voir Jésus sans y parvenir à cause de la multitude de nos préoccupations quotidiennes qui meublent notre esprit?
Parvenons-nous à lâcher prise suffisamment longtemps sur nos inquiétudes pour entendre Jésus nous appeler par notre nom et nous inviter à descendre en nous pour Le rencontrer?
Répondons-nous rapidement à Son appel afin de connaître la joie d'être avec Lui en Sa demeure en nous?

Peu importe notre condition humaine, notre condition sociale, Jésus nous invite personnellement à vivre une relation d'amour dans la prière avec Lui à l'intime de soi car nous aussi sommes Fils du Père.

Il nous appelle. Il nous attend. Descendons en notre Être pour le rencontrer.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

26 novembre 2014

Réflexion sur la guérison d'un lépreux par Jésus (Mc 1, 40-45)

1.40 Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »41 Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »42 A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié.43 Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère :44 « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne pour ta purification ce que Moïse prescrit dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. »45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.

Une fois de plus, cet évangile peut nous sembler être que le reportage d'un fait divers dans la vie de Jésus soit la guérison d'un lépreux.

Cependant, ce lépreux non seulement peut, mais doit être moi. Ai-je suffisamment d'humilité pour me présenter à Jésus tel que je suis aujourd'hui avec ma lèpre ou tenterai-je de me guérir moi-même toute une vie durant avant de me présenter à lui? Jésus m'attend et ne demande pas mieux que de me guérir de ma lèpre quelle qu'elle soit.

De quoi est faite ma lèpre?Quelle est cette lèpre qui déforme mon âme créée à l'image et à la ressemblance du Père? Est-ce la cupidité, l'obsession du contrôle, du pouvoir, du prestige, de la perfection? Est-ce une sexualité débridée? Est-ce la non-acceptation de mes limites?

Qu'est-ce qui m'empêche de m'approcher de Jésus?
La sensation de ne pas être à la hauteur, de n'être pas digne de sa présence ou est-ce l'autosuffisance, l'orgueil de vouloir me guérir moi-même avant de l'approcher? Peut-être que je ne crois pas à son pouvoir, à sa volonté, à son amour assez grand de ma personne pour me guérir? Peut-être que je préfère tenter de me guérir moi-même afin de ne rien lui devoir alors qu'Il ne demande rien en retour?

N'attendons pas d'être guéri(e), d'être parfait(e) pour l'approcher, car lui seul est la source de la vraie guérison de l'âme et du corps.

Demandons-lui une humilité suffisante qui nous permettra de l'approcher avec notre lèpre d'aujourd'hui, quelle qu'elle soit avec nos imperfections, avec nos faiblesses.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

25 novembre 2014

Réflexion sur la femme adultère (Évangile selon saint Jean 8, 1-11)



1. Quant à Jésus, il alla au mont des Oliviers.
2. Mais, dès l'aurore, de nouveau il fut là dans le Temple, et tout le peuple venait à lui, et s'étant assis il les enseignait.
3. Or les scribes et les Pharisiens amènent une femme surprise en adultère et, la plaçant au milieu,
4. ils disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
5. Or, dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu ? »
6. Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin d'avoir matière à l'accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol.
7. Comme ils persistaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! »
8. Et se baissant de nouveau, il écrivait sur le sol.
9. Mais eux, entendant cela, s'en allèrent un à un, à commencer par les plus vieux ; et il fut laissé seul, avec la femme toujours là au milieu.
10. Alors, se redressant, Jésus lui dit : « Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ? »
11. Elle dit : « Personne, Seigneur. » Alors Jésus dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. »

L'Évangile du jour nous relate une autre situation où les pharisiens tentent de piéger Jésus.

Si Jésus, pour se conformer à la loi de Moïse, ordonnait de lapider la femme adultère, il serait en contradiction avec lui-même et son message d'amour et de miséricorde. Par contre, s'il ordonnait de la relâcher, aux yeux des pharisiens, il approuverait sa conduite et serait ainsi en contradiction avec la loi de Moïse. Jésus n'approuve pas la conduite de la cette femme, mais il ne veut pas la mort de la pécheresse.

Que fait Jésus?
Il entre profondément en lui-même, prend son temps pour trouver les mots justes sachant très bien que la vie de cette femme en dépend. Il renvoie les pharisiens à eux-mêmes en leur faisant prendre conscience de leurs péchés et en leur faisant assumer la responsabilité de leur geste plutôt que de se cacher derrière la loi pour se justifier.

Face au pécheur, Jésus fait tout pour le détourner du péché, mais une fois le péché commis, il ne juge pas, il ne condamne pas. Il devient tendresse et miséricorde; il pardonne : "Va et ne pèche plus." Ce n'est pas une parole qui culpabilise, mais une parole qui libère. Il établit la primauté de l'amour et de la vie sur la loi.

Non seulement la vie de cette femme fut épargnée, mais elle fut aussi absoute de ses péchés.

À l'exemple de Jésus, demandons la grâce de ne point juger ni condamner et de devenir tendresse, amour et miséricorde.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

24 novembre 2014

Réflexion sur la multiplication des pains, (Évangile selon Saint-Luc 9,11-17)


9 11 Mais les gens l'apprirent et le suivirent. Jésus les accueillit, leur parla du Royaume de Dieu et guérit ceux qui en avaient besoin. 12 Le jour commençait à baisser ; alors les Douze s'approchèrent de Jésus et lui dirent : « Renvoie tous ces gens, afin qu'ils aillent dans les villages et les fermes des environs pour y trouver à se loger et à se nourrir, car nous sommes ici dans un endroit isolé. » 13 Mais Jésus leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Ils répondirent : « Nous n'avons que cinq pains et deux poissons. Voudrais-tu peut-être que nous allions acheter des vivres pour tout ce monde ? » 14 Il y avait là, en effet, environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. » 15 Les disciples obéirent et les firent tous asseoir. 16 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et remercia Dieu pour ces aliments. Il les partagea et les donna aux disciples pour qu'ils les distribuent à la foule. 17 Chacun mangea à sa faim. On emporta douze corbeilles pleines des morceaux qu'ils eurent en trop.


"Prenez et mangez-en tous…"

À la lecture de l'Évangile, il est intéressant de constater que Jésus répond non seulement aux besoins spirituels de la foule en leur annonçant le règne de Dieu, mais qu'il est également concerné par les besoins corporels comme il le fut d'ailleurs en maintes occasions notamment aux noces de Cana et lors de la pêche miraculeuse puis maintenant par la multiplication des pains.

Il demande aux apôtres de leur donner à manger alors qu'ils n'ont assez de victuailles que pour eux-mêmes et, à leur grand étonnement, tous mangèrent à leur faim et il en resta.

Sommes-nous convaincus que Dieu peut répondre à tous nos besoins, spirituels et humains, pourvu que nous Lui demandions et que nous nous abandonnions à Lui en toute confiance?

Sommes-nous convaincus que si nous partageons nos biens, nos grâces avec notre prochain que non seulement nous en aurions assez pour soi, mais que nous en recevrions davantage?

Adorons et rendons grâce à Celui qui est présent dans le Saint-Sacrement et qui ne demande pas mieux que de nous rassasier, de nous purifier corps et âme par l'Eucharistie afin que nous devenions de plus en plus à l'image et à la ressemblance de Dieu.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

22 novembre 2014

Réflexion sur Jésus, le pain de Vie (Évangile selon Saint-Jean 6, 24-35)

24. Quand donc la foule vit que Jésus n'était pas là, ni ses disciples non plus, les gens s'embarquèrent et vinrent à Capharnaüm à la recherche de Jésus.
25. L'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
26. Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés.
27. Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. »
28. Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
29. Jésus leur répondit : « L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »
30. Ils lui dirent alors : « Quel signe fais-tu donc, pour qu'à sa vue nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ?
31. Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger du pain venu du ciel. »
32. Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, non, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel ; mais c'est mon Père qui vous le donne, le pain qui vient du ciel, le vrai ;
33. car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. »
34. Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. »
35. Jésus leur dit : « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim ; qui croit en moi n'aura jamais soif.




Jésus, le pain de Vie.

Alors que la foule est à la recherche de Jésus, l'Évangile d'aujourd'hui se déroule au lendemain de la multiplication des pains.

Jésus n'est pas dupe. Il connaît les cœurs et il sait très bien que plusieurs le suivent pour voir des prodiges comme celui de la veille alors qu'il avait rassasié la multitude.

Jésus veut bien les guérir, les nourrir, mais il aimerait davantage leur donner le goût de son Père. Il aimerait être reconnu comme l'envoyé de son Père, comme celui qui donne le pain de Vie en leur faisant connaître la parole et la volonté de Dieu et en instituant l'Eucharistie.


Le parallèle avec Moise est frappant : la manne venue du ciel pour nourrir les Hébreux au désert suivie par Dieu fait homme en Jésus pour rassasier tous ceux qui, vivant un désert intérieur, ont faim et soif de vérité, de justice et d'amour.

Et nous, marchons-nous à la suite de Jésus par tradition, par principe, pour se donner bonne conscience ou par conviction profonde et par amour? Croyons-nous profondément que Jésus puisse répondre par l'Eucharistie à tous nos besoins, à toutes nos aspirations profondes?


C'est ce que je nous souhaite.

Robert

20 novembre 2014

Réflexion sur Être plutôt que paraître (Évangile selon St-Marc 7, 1...23)

01 Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus,02 et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. -03 Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ;04 et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. -05 Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas sans s'être lavé les mains. »06 Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture :Ce peuple m'honore des lèvres,mais son coeur est loin de moi.07 Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ;les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains.08 Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »
14 Il appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.15 Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. »
21 Car c'est du dedans, du coeur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres,22 adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.23 Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »


Être plutôt que paraître
Dans l'Évangile de ce jour, Jésus nous met en garde contre le piège d'une pratique religieuse tournée uniquement vers l'extérieur et qui ne serait faite que doctrines relevant d'une tradition et de préceptes humains.

Jésus n'est pas contre les traditions, mais pour lui, le plus important, c'est de surveiller ce qui se passe dans notre cœur. Ce n'est pas "la pratique de la loi" qui sauvera, mais la conversion du cœur.

Il reproche aux pharisiens leur tendance à pratiquer des rites religieux sans charité fraternelle ni amour véritable de Dieu. Jésus les ramène à l'essentiel: non pas paraître, mais être.
Il met l'emphase sur la nécessité de l'intériorité et sur la nécessité d'être vigilant sur ce qui nous habite afin d'éviter les pensées et les attitudes contraires à l'amour de Dieu et du prochain et de privilégier l'émergence de l'Amour de Dieu en soi, pour soi et pour les autres.
"Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu." (Mt 5,8)

La religion devient alors une affaire de cœur en nous permettant de vivre une relation affective personnelle à Dieu à l'intime de soi, mais aussi en nous permettant d'exprimer cet Amour dans une communauté chrétienne partageant la même vision et la même mission.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

18 novembre 2014

Réflexion sur le jeune homme riche (Évangile selon Saint-Marc10, 17-22)


"17 Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? » 18 Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, à part Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : «Ne commets pas de meurtre ; ne commets pas d'adultère ; ne vole pas ; ne prononce pas de faux témoignage contre quelqu'un ; ne prends rien aux autres par tromperie ; respecte ton père et ta mère z . » » 20 L'homme lui répondit : « Maître, j'ai obéi à tous ces commandements depuis ma jeunesse. » 21 Jésus le regarda avec amour et lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as et donne l'argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel ; puis viens et suis-moi. » 22 Mais quand l'homme entendit cela, il prit un air sombre et il s'en alla tout triste parce qu'il avait de grands biens."
 Je suis ce jeune homme riche devant Jésus.
Est-ce que je L'aime assez pour renoncer à mes attachements?
Suis-je capable de m'engager à ce point avec Jésus ou m'en retournai-je comme le jeune homme riche la tête basse, rempli de tristesse n'ayant même plus l'excuse de ne pas savoir parce que j'ai osé demander et que je connais la réponse?

Quels sont mes attachements?
Pour chacun c'est différent. Pour les uns, cela peut-être le prestige, la richesse, le pouvoir, pour d'autres la famille, les distractions, le plaisir de la chair, des sens. Oui, nous pouvons être de bons croyants, de bons pratiquants mais ici, il est question de passer du rôle de spectateurs à celui de participants, de celui de disciple à celui d'apôtre, de celui qui suit Jésus à distance sans rien quitter à celui qui partage la vie de Jésus: sa mission, son amour du Père et du prochain sans regarder en arrière, sans regretter ses idoles, ses faux-dieux. C'est la deuxième conversion, irréversible et sans équivoque allant jusqu'à une conversion du corps et des sens.

Suivre Jésus en quittant tout intérieurement va contre la nature humaine car suivre le message d'Amour de Jésus va jusqu'à donner sa vie pour ceux qu'on aime (au sens figuré et littéral) ce qui va à l'encontre de l'instinct de conservation, l'instinct le plus fort de la nature humaine sans mentionner tous les autres dont l'instinct de reproduction. Il est impossible pour l'être humain de vaincre tous ses attachements, toutes ses tendances, tous ses instincts par la volonté. Nous pouvons peut-être y arriver par l'Amour, par notre attachement à Jésus, l'attachement qui peut transcender tous les autres encore faut-il avoir l'aide de l'Esprit-Saint.

Juste le fait de prendre conscience jusqu'où peut aller l'invitation de Jésus à le suivre, c'est déjà y être engagé, car nous ne pouvons plus retourner en arrière sans avoir l'impression de passer à côté de quelque chose de plus grand. Ou,i nous pouvons suivre Jésus à distance, en disciple, ce qui est déjà bien, même très bien, mais marcher dans ses traces à sa suite, c'est autre chose. C'est réellement le chemin de la sainteté ordinaire, des noces mystiques, dont le vêtement de noces doit être immaculé, sans taches (sans attachements humains). Je suis convaincu que chacun est invité au moins une fois dans sa vie à le suivre mais que peu réponde à l'invitation souvent, malheureusement, par ignorance croyant qu'ils en sont indignes.

Quelle sera ma réponse?
Je porte deux réponses possibles: oui et non et les deux sont lourdes de conséquence.
Je connais en mon cœur la bonne réponse, mais je ne peux la prendre à partir de ma volonté seulement.
Le oui doit venir du lieu de l'Amour en moi et non du lieu du "il faut que...".
J'aime y voir un lien avec la réponse de Pierre aux trois questions de Jésus: "M'aimes-tu?". (Jn 21,15-17).
Pourquoi Jésus demande-t-il à Pierre par trois fois s'il l'aime? Sûrement, qu'il y a un lien avec les trois reniements de Pierre lors du procès de Jésus, mais j'aime penser que Jésus recherche une qualité de "oui".

La première réponse de Pierre me semble un peu trop rapide comme si c'était un oui machinal, un oui de la tête dans le genre: "Bien sûr que je t'aime, c'est évident non?",

Le deuxième oui de Pierre me semble un peu plus réfléchi, un peu plus profond comme s'il venait de sa sensibilité humaine alors que la troisième réponse semble venir du plus profond de lui, du tréfonds de lui, du lieu de l'Amour en lui qui implique un engagement irréversible de la personne, à la vie à la mort.

Quelle sera la nature du oui du jeune homme riche que je suis à l'invitation de Jésus?

Un oui rapide et machinal qui ne durera pas, un oui de ma sensibilité qui fluctuera selon mes humeurs affectives ou un oui de mon être impliquant un engagement?
J'ose espérer un "oui " d'Amour (et non de raison) avec l'aide de l'Esprit-Saint.

C'est ce que je nous souhaite à tous.

  Robert

15 novembre 2014

Réflexion sur Dimanche des rameaux et la semaine sainte


Dimanche des rameaux : entrée triomphale de Jésus à Jérusalem comme Messie et comme Roi. Mais qu'a-t-il pu bien se passer entre ce moment et le jeudi saint? La trahison d'un proche, d'un ami, peut-être par jalousie, par envie, qui sait.

Jeudi saint, Gethsémani : peut-être nous arrive-t-il à l'occasion de nous sentir abandonnés de tous, même de Dieu, après une rupture, une séparation, un deuil ou devant la maladie, devant la mort. Sommes-nous capables d'un abandon total à Dieu en disant : « Qu'il me soit fait selon ta volonté »?

Vendredi saint, Golgotha : peut-être nous arrive-t-il à l'occasion de nous sentir mourir intérieurement suite à une blessure de rejet, de non-amour par des êtres chers. Nous sentant incapables de pardonner, pouvons-nous nous tourner vers le Père en lui demandant de pardonner à notre place?

Samedi saint, le tombeau : peut-être nous arrive-t-il à l'occasion de ressentir une non-existence plus forte que la vie, un vide sans fond où le temps semble s'arrêter, croyant que nous n'en sortirons jamais. Sommes-nous capables de nous en remettre à Dieu dans la foi et l'espérance d'un jour meilleur?

Pâques, la résurrection : peut-être nous arrive-t-il à l'occasion de ressentir contre toute attente un retour à la joie, à l'espoir, à la confiance, la Vie se remettant à circuler librement en nous. Y voyons-nous la force du Christ ressuscité se dressant à l'intime de nous et nous avec lui?

La semaine sainte n'est-elle pas un appel fait à chacun de nous de se livrer Être et corps à Dieu-Père dans un abandon total afin de mourir à la vieille personne, au pécheur et à la pécheresse en nous pour renaître en toute notre dignité d'enfant de Dieu, de fils et de fille du Père pour la gloire de Dieu?

Heureuse résurrection.

Robert

Réflexion sur "Aimez-vous les uns les autres..."Évangile selon saint Jean 13, 31-35)

31. Quand il fut sorti, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié et Dieu a été glorifié en lui.
32. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même et c'est aussitôt qu'il le glorifiera.
33. Petits enfants, c'est pour peu de temps que je suis encore avec vous. Vous me chercherez, et comme je l'ai dit aux Juifs : où je vais, vous ne pouvez venir, à vous aussi je le dis à présent.
34. Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
35. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »

Comment le Fils de l'homme peut-il être glorifié suite à la trahison de Judas? Par la résurrection du Christ le matin de Pâques qui aura, par Amour, donné sa vie librement et consciemment pour le rachat de l'humanité.

L'Amour dont il est question ici n'est pas l'amour humain qui est un amour sélectif, un amour conditionnel qui s'éveille en nous en présence de personnes avec qui nous avons des affinités, ignorant souvent les autres, mais un Amour divin.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Ce n’est pas banal. Jésus nous demande d'aimer d'un amour gratuit, inconditionnel, englobant tout le monde jusqu'au don de sa propre vie ce qui est impossible pour l'être humain. Comment y arriver alors?

C'est seulement dans la mesure que nous accueillerons l'Amour de Dieu pour soi, que nous nous en laisserons imprégner, que nous laisserons Dieu en soi aimer Dieu en l'autre que nous y arriverons.

Que chacun de nous puisse devenir un canal dans lequel l'Amour gratuit de Dieu peut circuler librement pour soi et pour les autres.
C'est ce que je nous souhaite.

Robert

Réflexion sur Christ-Roi et Pilate (Évangile selon St-Jean 18, 33-37.



33. Alors Pilate entra de nouveau dans le prétoire ; il appela Jésus et dit : « Tu es le roi des Juifs ? »
34. Jésus répondit : « Dis-tu cela de toi-même ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? »
35. Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait ? »
36. Jésus répondit : « Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n'est pas d'ici. »
37. Pilate lui dit : « Donc tu es roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis : je suis roi. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. »



Quel lien peut-il bien exister entre la fête du Christ, Roi de l'univers, et l'Évangile du jour, la comparution de Jésus devant Pilate?

D'un côté le pouvoir temporel en la personne de Pilate représentant de César avec toutes les légions romaines et, de l'autre, le pouvoir spirituel en la personne de Jésus, incarnation de Dieu sur terre, déserté par tous avec seule arme, sa parole qui conduit à la Vérité.

Les forces en place sont bien inégales. Pilate et les pharisiens semblent avoir vaincu, du moins pour le moment, ce Dieu fait homme jusqu'au dimanche de Pâques alors que Jésus, le Christ Roi de l'univers, vaincra la mort, confondra ses bourreaux et annoncera une ère nouvelle pour l'humanité.

Mais, malgré sa résurrection, l'histoire aurait pu se terminer là s'il n'y avait eu de Pentecôte pour transformer des hommes ordinaires comme nous en de courageux témoins de Jésus-Christ pour proclamer que Christ est ressuscité, vivant parmi nous et en nous.

Demandons la grâce de vivre une Pentecôte individuelle afin d'avoir le courage de nos convictions et d'avoir la force de proclamer que ce Christ, Roi de mon univers, soit aussi reconnu Roi de l'univers par tous.

C'est ce que je nous souhaite.


Robert

14 novembre 2014

Réflexion sur le Carême, Pâques et la Résurrection


Le carême 

Dans mon enfance, le carême était un temps ennuyant, morne, sans joie, un temps de privation. Je me privais de sucreries sans trop comprendre ce en quoi cela pouvait plaire à Jésus.. C’était comme si le temps s'arrêtait. J'allais à la messe à tous les jours avec les croisés pendant quarante jours sans trop savoir pourquoi. Ce n'était pas un effort mais je le faisais sans grande conviction.  

Pâques, la fête du chocolat, des habits neufs, la joie retrouvée. Ah oui, Jésus est ressuscité mais il était où? Je ne comprenais absolument pas ce que Jeannot Lapin et Jésus ressuscité avaient en commun. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui m'échappait, qui me dépassait sans trop savoir quoi.

Aujourd'hui, le carême n’est plus une période de privation qui dure 40 jours, mais une façon de me vivre de jour en jour, de prendre de plus en plus conscience de Dieu en moi, mais surtout d’identifier ce qui fait obstacle à Dieu en moi, de m’en priver et de demander à Jésus de m’en délivrer. 

La semaine sainte 

Enfant, la semaine sainte était la semaine triste: je me sentais coupable de rire, de m'amuser plus que la semaine avançait. Jésus était mort pour mes péchés mais quels péchés… je n'étais qu'un enfant. Il est mort pour me racheter, pour me sauver mais me racheter, me sauver de quoi au juste? Je n'y comprenais rien. À bien y penser, non je ne me sentais pas triste mais je devais être triste. 

Jeudi saint, Gethsemani : Jadis, que de fois j’ai vécu le jeudi saint dans ma vie d’homme, me sentant abandonné de tous, de Dieu même, lors d’une rupture, d’une séparation, d’un divorce, d’un décès, la dernière fois lorsque j’ai appris ma maladie, balbutiant avec peine sans grande conviction qu’il me soit fait selon ta volonté 

Vendredi saint, Golgotha : Jadis, que de fois j’ai vécu le vendredi saint dans ma vie d’enfant me sentant rejeté, mal aimé par ceux qui devaient m’aimer, me sentant abusé par ceux qui devaient me protéger comme si Jésus était crucifié à nouveau dans l’enfant que j’étais. Que de fois dans ma vie d’homme je me suis senti mourir intérieurement suite à une blessure de rejet, de non-amour par des êtres chers, voulant pardonner mais me sentant incapable de le faire parce que trop souffrant,  tentant de m’en remettre au Père pour que lui pardonne. 

Samedi saint, le tombeau : Jadis, que de fois j’ai ressenti cette non-existence, ce vide sans fond  hérité de mon vécu d’enfant où même le temps semblait s’arrêter croyant que je n’en ressortirais jamais.  

Aujourd’hui, le jeudi saint pour moi est quand, suite à un imprévu désagréable, je me livre au Père en toute ma nudité en lui disant qu’il me soit fait selon ta volonté. 

Aujourd’hui, le vendredi saint est quand je revois Jésus défiguré et crucifié à nouveau dans les enfants, les femmes et les vieillards. C’est aussi d’accepter de mourir à moi-même, de mourir au vieil homme en moi, C’est aussi de remettre mon humanité blessée et parfois blessante entre ses mains. 

Aujourd’hui, je vis le samedi saint quand, sans raison apparente, pour un temps plus ou moins long, je ressens l’absence de Dieu en moi parce que je suis ailleurs dans ma tête, dans mes soucis, dans mes inquiétudes.  

Pâques

Pâques, la résurrection : Jadis, que de fois dans ma vie d’homme il m’est arrivé contre toute attente de ressentir un retour à la joie à la suite d’une rencontre, un retour à l’espérance d’une vie meilleure suite à un changement pour le mieux dans ma condition et un retour à la confiance suite au geste gratuit d’un être proche.

Aujourd’hui, je vis Pâques quand Jésus se redresse en moi et moi avec lui pour crier haut et fort qu’il est ressuscité, qu’il est vivant et nous tous avec lui si nous le voulons et l’acceptons. C’est aussi de renaître à l’homme nouveau en moi, à celui qui a toujours été depuis le matin de ma création, mais qui a été enseveli sous les décombres de mon vécu humain.  


Jésus est le chemin, l'espérance qu'on peut venir à bout des ténèbres. La nouvelle alliance: Jésus trait d'union entre l'humanité blessée et son Père. Jésus, trait d'union entre mon humanité blessée et le Père. La résurrection de Jésus est la possibilité pour moi de ressusciter ici et maintenant au meilleur de moi. Une invitation de Jésus à mourir à moi-même, invitation à mourir au faux en moi, à mon image, au paraître, à mon vécu douloureux pour renaître en mon être, fils du Père, (Mt 10 39: Celui qui voudra garder sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la retrouvera). Sans Jésus, mon vécu douloureux, mon cheminement, ma vie n'ont aucun sens. 

Sensation de reconnaissance, de gratitude profonde face à son sacrifice, à son martyre, à son "viens et suis moi" (Mt 19 21). 

Pâques est aujourd'hui pour moi la célébration de la victoire de Christ sur le mal et l'espérance pour chacun de triompher de ses ombres grâce à Christ. 

Mourir à l'image pour renaître en son identité profonde telle est la promesse de Jésus à ceux qui le suivent.  

Pour moi aujourd'hui, Carême et Pâques ne sont pas une période de temps dans l'année. C'est devenu une façon de me vivre avec des petites morts et des petites victoires pour en arriver à vivre une plénitude d'être humain et d'enfant de Dieu. 

 Pâques, une façon de se vivre en démasquant ce qui fait entrave à notre montée vers la Jérusalem céleste, en acceptant d'y mourir et en traversant les ténèbres de notre vécu pour renaître en notre être.  

C'est ce que je nous souhaite 

  Robert
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12 novembre 2014

Réflexion sur les disciples d'Emmaüs (Évangile selon Saint-Luc 24, 13-33)


"13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades; 14 et ils s`entretenaient de tout ce qui s`était passé. 15 Pendant qu`ils parlaient et discutaient, Jésus s`approcha, et fit route avec eux. 16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes? 18 L`un d`eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? - 19 Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, 20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l`on livré pour le faire condamner à mort et l`ont crucifié. 21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. 22 Il est vrai que quelques femmes d`entre nous nous ont fort étonnés; s`étant rendues de grand matin au sépulcre 23 et n`ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu`il est vivant. 24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l`avaient dit; mais lui, ils ne l`ont point vu. 25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu`ont dit les prophètes! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu`il entrât dans sa gloire? 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. 28 Lorsqu`ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. 29 Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux. 30 Pendant qu`il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna. 31 Alors leurs yeux s`ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux. 32 Et ils se dirent l`un à l`autre: Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu`il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? 33"


Quelle sensation m'habite suite à la lecture de ce texte?

La sensation "avec". Dieu avec moi par l'Esprit de Jésus ressuscité, Dieu partageant mon humanité. Jésus partageant la sienne. Dieu avec moi dans la convivialité d'un repas, sens profond de l'Eucharistie. Dieu avec moi dans l'Eucharistie, par l'Eucharistie, Dieu avec moi en Esprit mais aussi dans son corps, dans son sang, en mon corps, en mon sang par l'Eucharistie.

La dernière Cène : Jésus offrant son humanité. Emmaüs: Jésus n'offre plus son humanité, il l'a déjà offerte, il s'offre en Esprit. Il y a Dieu avec nous par l'Esprit de Jésus mais il y aussi moi avec Jésus, moi qui le convie à ma table, Lui offrant toute mon humanité, humanité blessée, humanité blessante parfois, mais aussi humanité humanisante, l'humanité blessée transformée en humanité humanisante par l'Esprit de Jésus ressuscité.

Inviter Jésus à ma table, inviter Jésus dans ma vie, l'inviter à rester: ma réponse au "avec" de Jésus. Jésus est avec moi, suis-je avec Lui? À moi de mettre la table, de l'inviter, c'est ma réponse à son offre de salut. Oui je le veux: reste encore un peu.

La dernière Cène: Jésus convie les 12 apôtres à son dernier repas auquel tous sont conviés. Jésus m'invite à son repas, l'Eucharistie, pour partager son humanité en son corps et en son sang. Emmaüs: deux disciples invitent Jésus à souper. Est-ce que je l'invite à mon repas pour Lui partager mon humanité en toute convivialité? Je prends conscience que j'ai à être avec Dieu aussi en l'invitant, en l'accueillant, en le recevant, en partageant et en Lui disant "Reste donc avec moi encore un peu".

Un appel à prendre conscience de la présence de Jésus en ma vie mais aussi de la qualité de ma présence à Jésus. Dieu avec moi mais moi avec Lui aussi. Voilà le vrai amour relationnel au quotidien que je cherchais tant. Il y a Lui et moi et moi et Lui, mais aussi "Moi avec Dieu avec les autres".

C'est réellement une relation libre et proche.

Voilà le sens de l'adresse de ce blogue : ephata-à-emmanuel, ouvre-toi à Dieu-parmi-nous.

11 novembre 2014

Réflexion sur l'incrédulité de Thomas (Évangile selon saint Jean 20, 19-31)



19. Le soir, ce même jour, le premier de la semaine, et les portes étant closes, là où se trouvaient les disciples, par peur des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu et il leur dit : « Paix à vous ! »
20. Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur.
21. Il leur dit alors, de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. »
22. Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l'Esprit Saint.
23. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
24. Or Thomas, l'un des Douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux, lorsque vint Jésus.
25. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »
26. Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau à l'intérieur et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant closes, et il se tint au milieu et dit : « Paix à vous. »
27. Puis il dit à Thomas : « Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. »
28. Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
29. Jésus lui dit : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru.»
30. Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d'autres signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31. Ceux-là ont été mis par écrit, pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.


Le Christ ressuscité vient à la rencontre de ses disciples, mais il y a un absent, Thomas, des absents, nous et tous ceux qui viendront par la suite.
Thomas refuse de croire sans avoir vu ni touché et réclame des preuves tangibles. Son vœu sera exaucé et Jésus l'invitera à toucher à ses plaies.

Thomas ne représente-t-il pas tous ceux qui n'ont pas été témoins de la résurrection du Christ et qui peuvent en douter?

On croirait que, grâce à Thomas, le doute de tous ceux qui ont de la difficulté à croire aurait disparu, mais il n’en est rien. Plusieurs, encore aujourd'hui, non seulement doutent, mais vont jusqu'à nier la résurrection et continuent à réclamer des signes alors que la foi est justement le contraire soit de croire sans preuve.

Croire en la résurrection de Jésus est aussi de croire en la victoire de Dieu sur le mal, le péché, la maladie et la mort, de croire en la gloire du Christ ressuscité au cœur de notre vie, à l'intime de soi, en sa présence transformante.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

10 novembre 2014

Réflexion sur la pêche miraculeuse(Évangile selon saint Jean 21, 1-19)



1. Après cela, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Il se manifesta ainsi.
2. Simon-Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaèl, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples se trouvaient ensemble.
3. Simon-Pierre leur dit : « Je m'en vais pêcher. » Ils lui dirent : « Nous venons nous aussi avec toi. » Ils sortirent, montèrent dans le bateau et, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
4. Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage ; pourtant les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.
5. Jésus leur dit : « Les enfants, vous n'avez pas du poisson ? » Ils lui répondirent : « Non ! »
6. Il leur dit : « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. » Ils le jetèrent donc et ils n'avaient plus la force de le tirer, tant il était plein de poissons.
7. Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : « C'est le Seigneur ! » A ces mots : « C'est le Seigneur ! » Simon-Pierre mit son vêtement - car il était nu - et il se jeta à l'eau.
8. Les autres disciples, qui n'étaient pas loin de la terre, mais à environ deux cents coudées, vinrent avec la barque, traînant le filet de poissons.
9. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain.
10. Jésus leur dit : « Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. »
11. Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons : cent cinquante trois ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se déchira pas.
12. Jésus leur dit : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples n'osait lui demander : « Qui es-tu ? », sachant que c'était le Seigneur.
13. Jésus vient, il prend le pain et il le leur donne ; et de même le poisson.
14. Ce fut là la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, une fois ressuscité d'entre les morts.
15. Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes agneaux. »
16. Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » - « Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis. »
17. Il lui dit pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : « M'aimes-tu ? », et il lui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis.
18. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas. »
19. Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit : « Suis-moi. »



Ne nous arrive-t-il pas à l'exemple des disciples dans l'Évangile du jour à passer "la nuit sans rien prendre", à chercher le bonheur au loin où il n'est pas alors que Jésus que nous tardons à reconnaître se fait tout proche à l'intime de nous ne demandant qu'à nous guider dans la bonne direction et qu'à répondre à nos besoins, à nos aspirations?

Souvent, notre entêtement à trouver le bonheur ailleurs sans Jésus nous laisse vides alors qu'il suffirait de se tourner vers le Seigneur pour être comblés au-delà de nos attentes.

Que penser de la question de Jésus à Pierre à trois reprises: "M'aimes-tu?" alors que ce même Pierre avait renié par trois fois son attachement au Christ alors que celui-ci s'apprêtait à donner sa vie pour lui et pour nous tous?

Pierre, cette fois-ci, est plus prudent dans sa réponse: "Je t'aime, tu le sais" n'osant pas répondre: "Je t'aime au point de mourir pour toi", ce qu'il fera d'ailleurs.

Et nous, qu'aurions-nous répondu à la question de Jésus: "M'aimes-tu?". Aurions-nous osé répondre: "Jusqu'à mourir pour toi, Seigneur" alors que nous n'hésiterions probablement pas à le faire pour un de nos proches, épouses, époux ou enfants?

"Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime." (Jn 15, 13).

Robert


Réflexion sur l'Ascension du Seigneur (Mc 15, 16-20)



16 15 Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier annoncer la Bonne Nouvelle à tous les êtres humains s . 16 Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné. 17 Et voici à quels signes on pourra reconnaître ceux qui auront cru : ils chasseront des esprits mauvais en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; 18 s'ils prennent des serpents dans leurs mains ou boivent du poison, il ne leur arrivera aucun mal ; ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris. »
19 Après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. 20 Les disciples partirent pour annoncer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur les aidait dans ce travail et confirmait la vérité de leur prédication par les signes miraculeux qui l'accompagnaient.







Avant de disparaître à leurs yeux, Jésus ressuscité révèle aux Apôtres leur mission ainsi que celle de l'Église soit de proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création. Il est intéressant de noter qu'ils ne commenceront véritablement leur mission que seulement dix jours plus tard soient après la Pentecôte comme s'ils devaient recevoir avant l'Esprit-Saint afin d'avoir la force et le courage de mener à bien cette évangélisation universelle.

Se pourrait-il que nous baptisés devions également vivre une Pentecôte individuelle en demandant à l'Esprit de descendre en nous afin que nous puissions accomplir ce pour quoi nous avons été créés?

Ensuite, Jésus leur parle des signes qui accompagneront les croyants dont nous faisons partie. Est-ce par manque de foi que ces signes sont plus ou moins présents chez les croyants d'aujourd'hui et semblent être réservés aux saints à moins que nous croyants, baptisés, sommes aussi appelés à la sainteté ordinaire qui n'est rien d'autre que de se vivre en enfants de Dieu créés à l'image et à la ressemblance du Père?

Il y a la personnalité en mal de liberté que je suis devenu par mon éducation, par ma culture, mais il y aussi la personne véritable que je suis en profondeur créée libre à l'image et à la ressemblance de Dieu.

Je nous souhaite de retrouver avec l'aide de l'Esprit-Saint cette identité profonde afin de pouvoir nous mettre en marche à la suite de Jésus.

Robert

9 novembre 2014

Réflexion sur la Pentecôte (Actes 2, 1-11)



1. Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu,

2. quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient.

3. Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux.

4. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.

5. Or il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel.

6. Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue : chacun les entendait parler en son propre idiome.
7. Ils étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils disaient : « Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ?
8. Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende dans son propre idiome maternel ?
9. Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d'Asie, 10. de Phrygie et de Pamphylie, d'Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, 11. tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu ! »


Jusqu'au moment de la Pentecôte, les apôtres hésitent à entreprendre leur mission. Ils semblent se vivre en attente, tiraillés par le doute, par la peur.

Tout d'un coup, à la Pentecôte, ils sont transcendés par l'Esprit-Saint, par l'Esprit du Christ. Ils sont transformés de l'intérieur, renouvelés. L'Esprit devient une présence agissante en eux. Ils sont animés d'une fougue et d'une force pour entreprendre leur ministère d'évangélisation.

Même si nous avons reçu ce même Esprit à notre baptême et à notre confirmation, n'aurions-nous pas à vivre librement et consciemment à l'âge adulte une Pentecôte individuelle en l'invitant, en l'accueillant en soi en toute confiance dans un abandon radical afin qu'il puisse devenir en nous aussi une présence pleinement agissante, transformante, sanctifiante et qu'il puisse nous guider dans la réalisation de notre mission sur terre?
C'est ce que je nous souhaite.

Robert

Reflexion sur l'Évangile de St-Jean 16, 13

« Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière »


Au cours des âges, deux grandes révolutions ont ébranlé la terre ; on les nomme les deux Testaments. L'une a fait passer les hommes de l'idolâtrie à la Loi ; l'autre, de la Loi à l'Évangile. Un troisième bouleversement est prédit : celui qui, d'ici-bas, nous transportera là-haut où il n'y a plus ni mouvement ni agitation. Or ces deux Testaments ont présenté le même caractère...: ils n'ont pas tout transformé soudainement, dès la première impulsion de leur mouvement... C'était pour ne pas nous faire violence, mais nous persuader. Car ce qui est imposé de force n'est pas durable...

L'Ancien Testament a clairement manifesté le Père, obscurément le Fils. Le Nouveau Testament a révélé le Fils et a insinué la divinité de l'Esprit. Aujourd'hui l'Esprit vit parmi nous, et il se fait plus clairement connaître. Il aurait été périlleux, alors que la divinité du Père n'était pas reconnue, de prêcher ouvertement le Fils, et, tant que la divinité du Fils n'était pas admise, d'imposer...le Saint Esprit. On aurait pu craindre que, comme des gens chargés de trop d'aliments ou comme ceux qui fixent le soleil avec des yeux encore faibles, les croyants ne risquent de perdre ce qu'ils avaient la force de porter. La splendeur de la Trinité devait donc rayonner par développements successifs ou, comme dit David, « par degrés » (Ps 83,6) et par une progression de gloire en gloire...

J'ajouterai encore cette considération : le Sauveur savait certaines choses dont il estimait que ses disciples ne pouvaient pas encore les porter malgré tout l'enseignement qu'ils avaient déjà reçu. Pour les raisons que j'ai dites plus haut, il tenait ces choses cachées. Et il leur répétait que l'Esprit, lors de sa venue, leur enseignerait tout.

Commentaire de Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l'Église
Discours 31, 5ème théologique, 25-27 ; PG 36, 159 (trad. Orval rev.)

8 novembre 2014

Réflexion sur la Toussaint et les Béatitudes (Évangile selon St-Mathieu 5, 1-12)


1. Voyant les foules, il gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.
2. Et prenant la parole, il les enseignait en disant :
3. « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
4. Heureux les affligés, car ils seront consolés.
5. Heureux les doux, car ils posséderont la terre.
6. Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.
7. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
8. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
9. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
10. Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
11. Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi.
12. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers.


Les Béatitudes

Que peut bien être le lien entre la Toussaint (la fête de tous les saints) et les béatitudes sinon que, par les béatitudes, Jésus appelle tout homme à la sainteté.

Encore là, on peut se sentir plus ou moins concerné par cet appel croyant que la sainteté n'est pas pour nous n'étant réservé qu'à quelques privilégiés.

Pourtant, Vatican II nous rappelle que chaque baptisé est appelé à la sainteté, la sainteté n'étant rien d'autre que de vivre consciemment sa relation filiale au Père, de se vivre en enfants de Dieu à l'image et à la ressemblance du Père.

Les attitudes, les dispositions énoncées dans les béatitudes peuvent nous sembler difficiles à vivre, difficiles à réaliser et cela l'est pour l'être humain, mais pas pour Dieu.

En effet, la nature humaine laissée à elle-même est incapable de sainteté. Nous ne pouvons pas nous former à la sainteté, mais nous pouvons nous disposer à nous laisser transformer par Dieu et en Dieu en lui abandonnant notre nature humaine en toute humilité et en toute confiance.

Dieu seul fait les saints, Dieu seul peut nous purifier, nous sanctifier.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert