Réflexion sur " … il les envoie deux par deux." (Évangile selon Saint-Marc 6, 7-13.)
"7 Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. 8 Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n`est un bâton; de n`avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; 9 de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. 10 Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu`à ce que vous partiez de ce lieu. 11 Et, s`il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage. 12 Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. 13 Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d`huile beaucoup de malades et les guérissaient. "
« … il les envoie deux par deux. »
Nous pouvons lire l’Évangile du jour comme le compte-rendu d’un événement qui s’est produit il y a deux mille ans sans trop se sentir concerné.
Avons-nous bien saisi le sens du deux par deux? Les Témoins de Jéhovah ont débloqué un agir issu de leur interprétation de ce passage qui les amène à faire du porte à porte deux par deux. Mais nous, baptisé(e)s et catholiques, quelle compréhension avons-nous de cette parole et quel agir en résulte? Évitons-nous de partager notre foi par peur du ridicule, par peur de déranger, par peur de choquer ou osons-nous lorsque les occasions se présentent s’affirmer dans ce qui nous est essentiel?
Et pourquoi deux par deux?Le malin a sûrement moins d’emprise sur deux personnes unies en Jésus que sur une personne seule. D’ailleurs, Jésus lui-même n’a-t-il pas dit que si deux personnes se réunissent en son nom qu’il sera parmi eux? N’est-ce pas aussi une invitation lancée aux femmes et aux hommes unis par les liens du mariage à vivre ouvertement leur relation à Dieu et à servir ainsi de phare aux couples en détresse?
« … et il leur prescrit de ne rien emporter pour la route…»
Pourquoi ne rien emporter sinon afin de ne pas nous ralentir.
«Travel light», comme disent les Anglais en ne s’attardant pas aux endroits où nous ne sommes pas les bienvenus non par peur, ni par fuite mais en discernant que l’heure n’est peut-être pas venue. Les résultats ne nous appartiennent pas. Laissons l’Esprit agir. Prenons la route du chemin intérieur en lâchant prise sur tout ce qui peut entraver notre avancée : nos peurs, nos insécurités, nos tracas, nos soucis afin de devenir libre et disponible à servir. Comment lâcher prise? En s’abandonnant en toute confiance à l’Esprit de Jésus, en le laissant agir en nous pour nous guérir, pour nous libérer et pour nous transformer à l’image et à la ressemblance du Père. Notre transformation jusque dans le corps deviendra alors l’outil d’évangélisation par excellence en exerçant un attrait sur nos frères et nos sœurs et en les invitant à marcher deux par deux, hommes et femmes, à la suite de Jésus. Devenons des pèlerins de l’Église nouvelle comme les disciples d’Emmaüs marchant sur la route avec Jésus, l’Emmanuel, Dieu parmi nous.
C’est ce que je nous souhaite.
Robert