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31 décembre 2013
30 décembre 2013
Comment choisir un guide spirituel? de Jacques Nieuviarts, bibliste.
Touche pas à ma liberté !
Un ami de Dieu
Comment ?
Je dis où est ma joie, mon souci, mon épreuve, ma tristesse
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Libellés : Guide spirituel
29 décembre 2013
La réponse catholique face aux scandales de pédophilie
La réponse catholique face aux scandales de pédophilie
10/04/2010
Père Dominique HÉLOU
Face aux scandales de pédophilie qui touchent certains membres du clergé de l'Église catholique, la première chose à faire est de les comprendre à la lumière de notre foi chrétienne. Avant de choisir ses premiers disciples, Jésus passa la nuit à prier. En ce temps-là, il avait beaucoup de gens qui le suivaient. Dans la prière, il parla au Père de ceux qu'il devait choisir comme apôtres.
Et malgré cela, l'un d'entre eux fut un traître. L'un des douze, l'un de ceux qui avaient suivi le Seigneur, à qui Jésus avait lavé les pieds ; l'un de ceux qui l'avaient vu marcher sur les eaux, ressusciter les morts et pardonner les péchés, a trahi le Seigneur. Jésus avait choisi Judas non pas pour qu'il le trahisse, mais pour qu'il soit son témoin comme tous les autres. Mais Judas utilisa sa liberté pour permettre à Satan d'entrer en lui et sa trahison a entraîné la crucifixion du Christ.
Parfois, les élus de Dieu le trahissent. C'est un fait que nous devons assumer. Si les membres de l'Église primitive s'étaient uniquement centrés sur le scandale causé par Judas, l'Église aurait cessé d'exister avant même de commencer à croître. L'Église a compris que l'on ne jugeait pas son message par ceux qui ne le vivent pas, mais par ceux qui le vivent. Au lieu de se centrer sur celui qui avait trahi le Christ, ils se sont centrés sur les onze autres qui, par leur prédication et leur travail, ont permis que nous soyons chrétiens aujourd'hui.
Nous sommes confrontés actuellement au même problème. Nous pouvons nous centrer sur ceux qui trahissent le Seigneur ou focaliser sur ceux qui demeurent fidèles au Seigneur et qui sont infiniment plus nombreux. Ces derniers, évidemment, n'intéressent pas les médias.
L'histoire de l'Église est parsemée de clair-obscur. À des époques où la hiérarchie était au plus bas, Dieu a suscité des saints extraordinaires qui ont su remettre l'Église à flot. En pleine réforme, saint François de Sales, au péril de sa vie, parcourut la Suisse, prêchant l'Évangile avec vérité et amour. Devant ceux qui se scandalisaient de l'attitude de certains prêtres, il disait : « Ceux qui commettent ce type de scandale sont coupables du point de vue spirituel d'un assassinat, détruisant la foi d'autres personnes en Dieu par leur mauvais exemple ; mais je suis ici parmi vous pour vous éviter un mal encore pire. Tandis que ceux qui causent le scandale sont coupables d'assassinat spirituel, ceux qui permettent que ces scandales détruisent leur foi sont coupables de suicide spirituel, en abandonnant la source de vie que sont les sacrements, en particulier l'eucharistie. »
Saint François d'Assise, qui vécut en des temps particulièrement difficiles d'immoralité terrible en Italie centrale, répondit un jour à l'un de ses frères touché par les scandales qui lui avait dit : « Frère François, que feriez-vous si vous saviez que le prêtre qui est en train de célébrer une messe à laquelle vous êtes en train d'assister a trois concubines à ses côtés ? » Réponse : « Lorsque viendra le moment de la sainte communion, j'irai recevoir le Corps très saint de mon Seigneur des mains consacrées du prêtre. » Par cette réplique, il a voulu expliquer clairement que les sacrements ne dépendent pas de la qualité du ministre. De même qu'un médecin cancéreux peut parfaitement donner le remède opportun à ses patients même s'il est personnellement atteint d'un mal plus grand.
Le Christ continue à agir à travers le plus pécheur des prêtres et heureusement qu'il le fait. Les prêtres sont choisis par Dieu parmi les hommes et sont tentés comme n'importe quelle personne. Judas a pu expulser les démons et guérir les malades bien que ses dispositions n'étaient pas des plus droites.
Bien sûr l'Église doit travailler mieux à la sélection des candidats au sacerdoce, mais cela ne suffit pas. Elle doit être plus ferme quant aux cas qui se présentent et s'occuper des victimes, certes, mais cela ne suffit pas.
L'unique réponse adéquate à ce terrible scandale, l'unique réponse authentiquement catholique à ce scandale, est la sainteté. Toutes ces crises qu'affronte l'Église sont une crise de sainteté. La sainteté est cruciale, parce qu'elle est le visage authentique de l'Église. Combien de personnes qui trouvent des excuses à leur tiédeur et à leur négligence, et qui commettent donc un suicide spirituel sous prétexte qu'un prêtre, un religieux ou une religieuse a eu un comportement inacceptable.
Les Béatitudes sont une recette pour la sainteté. Tout le monde est appelé à être saint, pas seulement les prêtres, les religieux et les religieuses. Les scandales doivent être un stimulant pour que nous aspirions de toutes nos forces à la sainteté. C'est une époque où peut s'appliquer la Béatitude : « « Heureux serez-vous lorsqu'on vous insulte, l'on vous persécute et l'on dit toutes sortes de choses fausses contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous car votre récompense sera grande dans les cieux. »
De nos jours, il faut nager à contre-courant et c'est un grand moment pour être témoin du Christ. Que notre seule fierté soit la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous dit saint Paul. Quelques personnes prédisent que l'Église va passer des temps difficiles, mais ayons confiance, l'Église survivra ; elle a la garantie du Christ. Un jour Napoléon, au sommet de sa gloire, s'adressa au cardinal Consalvi en disant : « Je vais détruire votre Église. » Le cardinal répliqua : « Non, vous ne le pourrez pas. » Napoléon reprit, offusqué, du haut de ses 1 m. 50 : « Je vous le dis, je vais détruire votre Église. » Le cardinal dit avec un sourire : « Non, vous ne le pourrez pas. Nous-mêmes, nous n'y avons pas réussi. »
Si les mauvais papes, les prêtres infidèles et les milliers de pécheurs dans l'Église n'ont pas réussi à la détruire de l'intérieur, personne ne pourra le faire, car le Christ a promis que les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. La barque de Pierre ne sombre pas.
Si vous vous méfiez des prêtres à cause des scandales, ne perdez jamais la confiance dans le Seigneur. Il s'agit de Son Église. Judas a été remplacé et l'Église a poursuivi son chemin et sa mission. Alors, concentrons-nous sur la sainteté. Voici la clé et le remède à tous les maux. Des grands maux, Dieu tire un bien encore plus grand. Compensons par notre amour le manque d'amour que nous constatons chez les autres. Il est temps que les vrais hommes et les vraies femmes de l'Église se manifestent. Il est temps de prendre résolument le chemin de la sainteté. Alors, à nous de jouer.
Publié par Robert à 10:39 0 commentaires
Libellés : Textes divers
28 décembre 2013
Prière pour une guérison intérieure
Père Saint par le nom de Jésus, vainqueur de toutes les forces du mal, par l'intercession de Marie, la Vierge Immaculée, victorieuse du malin, par mon baptême qui fait de moi ton enfant bien-aimé, viens en ce moment me guérir et me délivrer de tout mal, de toute entrave à l'amour dont tu veux me combler. Actualise en moi l'action de ton Esprit de liberté et de paix.
Guéris-moi dans mon intelligence de toutes ténèbres, de tout préjugé, esprit raisonneur, doute, de la confusion mentale. Guéris-moi dans ma mémoire de tout souvenir douloureux, traumatisme psychologique, remontant au sein de ma mère et à chaque étape de ma vie: tendre enfance, enfance, adolescence, âge adulte.
Guéris-moi dans mon imagination de tout idéalisme rêveur, de la fuite du réel, de toute fantaisie maladive, illusion, hallucination, délire. Guéris-moi dans mon cœur de toutes blessures, de tout centrement et apitoiement sur moi-même, de toute fermeture et dureté, du refus de pardonner, du ressentiment, des soupçons malveillants.
Guéris-moi dans ma volonté de toute domination étrangère, tentation, obsession oppression, possession, envoûtement, hypnose, du volontarisme orgueilleux, de toute faiblesse, indécision, déviation.
Guéris-moi de tout déséquilibre dans ma sensibilité, mon affectivité, mon émotivité, ma sexualité, de tout sentiment de rejet, de honte, de culpabilité persistante, du complexe d'infériorité, de la timidité, de toute anxiété, inquiétude, peur de la solitude, de l'insomnie, de la tristesse, du dégoût de la vie, des idées suicidaires, de tout asservissement à la drogue, à l'alcool, de toute attache matérielle.
Guéris-moi de toute déviation venant de l'hérédité, de l'éducation première, des pressions exercées sur moi dans mon milieu familial, scolaire, communautaire, social, ecclésial, de tout événement passé qui aurait brimé ma liberté intérieure.
Guéris-moi de tout ce que mon Être a subi de négatif, de pénible, qui a été refoulé dans mon inconscient ou mon subconscient.
Père de miséricorde, donne-moi de porter les fruits d'une conversion véritable et de trouver la liberté à faire Ta volonté.
Seigneur Jésus, Agneau de Dieu, purifie tout mon Être dans Ton sang et exerce Ta Seigneurie sur tous les domaines de ma personne.
Marie, Mère de Dieu et ma Mère, apprends-moi à toujours dire un oui inconditionnel et total à l'amour comme Toi.
Amen.
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Libellés : Prière pour une guérison intérieure
27 décembre 2013
Le démon par Thérèse d'Avila
Autres signes de l'action du démon. Tous les biens semblent se cacher et s'enfuir de l'âme; le dégoût et le trouble s'emparent d'elle; aucun bon effet n'est produit. L'ennemi semble inspirer des désirs, mais ils sont sans vigueur; l'humilité qu'il laisse est fausse, inquiète et sans douceur. Tout cela, je crois, sera compris d'une âme qui aura éprouvé les effets du bon esprit. Néanmoins, le démon peut en cette matière nous tendre bien des pièges. Aussi, il n'y a pas sur ce point de faveur si assurée, qu'il ne soit plus sûr encore de craindre, de nous tenir sur nos gardes, et d'avoir un maître éclairé auquel notre âme soit entièrement ouverte. Avec de telles précautions, il ne peut nous arriver aucun mal.
Publié par Robert à 17:37 0 commentaires
Libellés : Le démon
26 décembre 2013
Réflexion sur le sacrement de réconciliation (texte du cardinal Martini)
Se confesser : les conseils du cardinal MartiniExtrait du livre : «Et Moi, Je Suis avec Vous» p. 76-79. (Vie chrétienne 1996)
Nous sommes tous conscients qu’il y a actuellement dans l’Église, une crise de la pénitence. On dit que les confessionnaux sont vides, mais ils le sont des deux côtés, soit parce que les fidèles manquent, soit parce que les prêtres n’y entrent plus. Fut un temps où le prêtre attendait des heures et des heures, ensuite, il pouvait ne pas se sentir coupable si les gens ne se confessaient pas. Maintenant, on en parle beaucoup, mais personne ne vient. Il y a donc un éloignement progressif, pas toujours à cause des fidèles ; en fait, même des prêtres font souvent comprendre, plus ou moins explicitement, qu’il vaut mieux espacer les visites.
Tout cela est peut-être utile ; c’est une crise salutaire car elle naît du refus d’un formalisme excessif dans la façon de recevoir et de donner le sacrement de pénitence qui, à la fin, dégoûtait aussi bien le prêtre que le fidèle, bien que certains, héroïquement, gardent cette habitude de la confession fréquente. Nous sommes dans cette situation et l’Église est à la recherche de nouvelles voies pénitentielles. Il me semble que c’est une purification juste, un effort louable que d’abandonner une pratique purement formelle.
Évidemment, on risque aussi de perdre un point essentiel de la pédagogie de l’Église, une dimension essentielle de notre vie de baptisés. Celle-ci est une vie de pécheurs qui, confiés à la miséricorde, parcourent un chemin vers la Résurrection définitive. Par conséquent, le mystère de la pénitence est à l’œuvre en nous, et dire que nous n’en avons pas besoin serait nous mettre en dehors de la réalité. Certes, si l’effort de sortir du formalisme nous portait à abandonner la pratique pénitentielle de l’Église, ce serait un très grand mal : nous ne serions plus dans la vérité devant Dieu ni devant nos frères.
De la confession au dialogue pénitentiel
Je ne veux pas ici faire une étude pastorale, mais simplement faire une suggestion à ceux qui ont peut-être, à un moment donné, espacé de plus en plus leurs confessions sans réussir à bien en analyser le pourquoi et sont dans l’incapacité de reprendre une pratique désormais formelle, à cause d’un certain malaise intérieur. Je voudrais proposer une suggestion uniquement parce qu’elle m’a été utile. Chacun offre ce qu’il a expérimenté de positif. Je me suis demandé, ou le Seigneur m’a inspiré de me demander, lorsqu’une confession courte et faite à la hâte me pesait, pourquoi ne pas essayer de la faire plus longue et avec plus de calme. Cela a l’air d’un paradoxe, mais parfois, même les paradoxes aident à sortir de situations bloquées. Alors, avec l’aide de quelqu’un d’autre, je suis passé de la confession à ce que j’appellerais un dialogue pénitentiel. Ce dialogue, d’ailleurs, ne fait que développer les indications données par la dernière révision du rite pénitentiel, publiée par le Saint Siège et appliquée par les Conférences épiscopales, qui élargit grandement la possibilité d’y insérer prière et lecture de l’Écriture Sainte.
Il me semble qu’il s’agit avant tout d’un dialogue avec un frère qui représente l’Église, donc un prêtre, en qui je vois un représentant direct de Dieu ; un dialogue fait en priant ensemble, dans lequel je présente ce que je sens en moi, en ce moment ; je me présente tel que je suis, devant l’Église et devant Dieu.
Reconnaître la miséricorde de Dieu
À mon avis, ce dialogue comporte essentiellement deux parties : la première, que j’appelle «confessio laudis», c’est-à-dire confession d’après le sens primitif du terme. Là aussi, on peut partir d’un paradoxe : s’il est chaque fois pénible et si difficile de dire mes péchés, pourquoi ne pas commencer par les bonnes actions ?
Saint Ignace lui-même le suggérait dans les Exercices, prenant comme premier point l’action de grâce : Seigneur, je veux d’abord te remercier parce que tu m’as aidé, telle chose a eu lieu, j’ai pu me rapprocher de telle personne, je me sens plus serein, j’ai dépassé un moment difficile, j’ai pu mieux prier. Remercier Dieu de ce que je suis, de son don, sous forme de dialogue, de prière de louange ; reconnaître ce qui maintenant, devant Dieu, me donne de la joie : je suis content de telle ou telle chose, passée ou présente. Il est important que ces choses émergent devant le Seigneur : la reconnaissance de sa bonté pour nous, de sa puissance, de sa miséricorde.
Cela fait, on peut passer à une «confessio vitae» que je définirais comme ceci : plus qu’une recherche et une énumération de péchés formels, c’est dire devant Dieu ce qui maintenant me met mal à l’aise, ce que je voudrais faire disparaître. Souvent, ce sont des attitudes, des façons d’être, plus que des péchés formels, mais au fond, les causes sont les douze attitudes que répertorie saint Marc : orgueil, envie, cupidité… qui émergent dans ces états d’âme.
Ou bien, je dirai devant Dieu : je regrette de ne pas pouvoir parler sincèrement avec telle personne, mon rapport n’est pas authentique avec tel groupe, je ne sais pas par où commencer. Je regrette de ne pas réussir à prier, je me sens mal à l’aise d’être pris par ma sensualité, par des désirs que je ne voudrais pas avoir, des fantasmes qui me troublent. Je ne m’accuse peut-être d’aucun péché en particulier, mais je me mets devant le Seigneur et lui demande qu’il me guérisse.
Il ne s’agit vraiment pas de mettre sur la table trois ou quatre péchés, pour qu’ils soient annulés, mais d’une immersion baptismale dans la puissance de l’Esprit : Seigneur, purifie-moi, éclaire-moi, illumine-moi. Je ne demande pas seulement, dans cette confession, que soit annulé tel ou tel péché, mais que mon cœur soit changé, qu’il y ait en moi moins de lourdeur, moins de tristesse, moins de scepticisme, moins d’orgueil. Je ne sais peut-être même pas par où commencer, mais je mets tout cela dans la puissance du Crucifié et du Ressuscité par la puissance de l’Église.
Une prière qui donne joie et paix
De là naît une prière qui peut être faite avec le prêtre : on peut réciter un Psaume, une prière de la Bible, de remerciement ou de demande, ou même, une prière spontanée sur laquelle une absolution sacramentelle vient comme la manifestation de la puissance de Dieu que je demande parce que je ne suis pas capable de m’améliorer tout seul. Je me remets une fois encore sous la Croix, sous cette puissance qui m’a baptisé pour qu’une fois encore elle me reprenne en main.
Voilà ce que j’entends par dialogue pénitentiel ; ce n’est pas simplement un dialogue psychologique, ou une sorte de thérapie.
Il n’est pas nécessaire que le confesseur me révèle les sources secrètes de mes fautes ; cela pourrait aussi avoir lieu avec un spécialiste du cœur humain, mais même si le confesseur est une personne qui ne sait pas grand chose du cœur humain, il peut toujours prier pour moi, sur moi et avec moi.Il s’agit de se soumettre à la puissance de l’Église, et donc de retrouver la valeur du sacrement : je vais me confesser non pour sentir des choses intéressantes, ou pour voir quel conseil on me donne, mais parce que c’est moi qui dois me soumettre à la puissance de Dieu et cela me suffit, me donne joie et paix.
C’est donc, avec de nombreuses variantes possibles, une suggestion que je souhaitais vous donner. Il est clair que, de cette façon, la confession peut durer longtemps, mais on l’affronte plus volontiers car l’on voit ce qu’elle signifie dans son chemin vers Dieu. À chacun d’entre vous, le Seigneur aura probablement suggéré d’autres formes qui pourront aussi être communiquées utilement en tant qu’expériences, car elles pourront en aider d’autres.
Cardinal Carlo Maria Martini, s.j., archevêque émérite de Milan.
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Libellés : Textes divers
24 décembre 2013
Réflexion sur la nouvelle théologie
Il y a une tendance actuellement dans l'Église à diluer le message de l'Évangile dans le but de le rendre plus accessible à certaines gens plus ou moins incrédules.
De plus en plus, et ce, même en chaire, on laisse sous-entendre que certains événements ne se seraient peut-être pas déroulés exactement comme ils sont rapportés; que Jésus n'aurait peut-être pas fait ceci ou cela comme marcher sur les eaux ou calmer la tempête; que ce serait des allégories, des symboles pour nous faire comprendre ceci ou cela.
Je veux bien qu'il puisse y avoir différentes interprétations de certains textes, mais est-il vraiment nécessaire de créer un doute sur la véracité des faits rapportés?
Le danger serait de croire, que si certains événements ne sont que des allégories alors, pourquoi en serait-il autrement pour la Résurrection?
La nouvelle théologie ne va tout de même pas jusque-là, mais j'aimerais bien connaître comment elle s'y prend pour déterminer que tel événement est une allégorie et l'autre, non. Où est la ligne, la mesure permettant de distinguer entre les deux?
Personnellement, si je crois que Dieu a créé le ciel, la terre, l'être humain et que Jésus a ressuscité, alors où est le problème pour moi de croire qu'il a aussi marché sur les eaux et apaisé la tempête?
Au risque de paraître naïf aux yeux des hommes, je préfère croire le sens littéral des Évangiles, que de croire en des allégories et de découvrir en présence de Dieu qu'elles n’en étaient pas.
D'ailleurs, qui suis-je pour oser prétendre que Jésus n'a pas fait ceci ou cela ou qu'il n'a pu faire ceci ou cela?
À vouloir faire plaisir à tout le monde, on finira par déplaire à tous et surtout à créer le doute.
Laissons à chacun la liberté de découvrir par lui-même et avec l'aide de l'Esprit-Saint ce que les Écritures veulent dire pour lui aujourd'hui dans sa propre vie.
C'est ce que je nous souhaite.
Robert
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Libellés : Textes divers
22 décembre 2013
Réflexion sur la réincarnation
Plusieurs chrétiens sont de plus en plus attirés par la croyance en la réincarnation causant à certains un tiraillement intérieur entre ce concept et les enseignements de leur religion.
Qu'est-ce que la réincarnation?
La réincarnation est, selon les religions orientales notamment l'hindouisme et le bouddhisme, la croyance selon laquelle notre esprit s'incarnerait à plusieurs reprises lors de multiples vies ici sur terre.
Malgré la croyance populaire, la réincarnation ne se ferait jamais dans une forme inférieure (animale), mais toujours dans une forme égale ou supérieure à celle déjà atteinte.
Le but de ces multiples incarnations serait de permettre à l'esprit d'atteindre un niveau suffisamment élevé d'illumination afin de se libérer de la roue des incarnations successives.
Cette croyance est intimement liée à celle du karma selon laquelle toutes les bonnes actions posées dans une vie engendreraient un bon karma c'est-à-dire auraient des conséquences positives dans une vie future alors que toutes les mauvaises actions engendreraient un mauvais karma lors d'une prochaine vie.
Je suis toujours très étonné de constater que ceux qui croient à la réincarnation semblent consacrer beaucoup de temps et d'énergie à chercher les causes de leurs souffrances dans une ou des vies antérieures dont ils ne connaissent rien plutôt que d'en chercher les causes dans leur vécu humain actuel.
En posant leur regard sur un passé lointain, ne courent-ils pas le risque de passer à côté de leur vie présente en ne vivant pas le moment présent ici et maintenant, première clé du bonheur?
Je suis bien conscient que ces deux concepts de réincarnation et de karma sont beaucoup plus complexes que l'explication que j'en donne ci-dessus, mais le but de ce texte n'est pas d'en faire une explication exhaustive, mais plutôt de comparer deux écoles de pensée.
Heureusement, le Dieu des chrétiens en est un d'Amour et non de connaissance.
Que la réincarnation existe ou pas, est-ce vraiment si important?
Pour les Orientaux, le but de la vie est de s'améliorer constamment afin de pouvoir se fondre en Dieu à la suite d'incarnations successives. Sans rédempteur, l'homme est laissé à lui-même pour assurer son salut d'où la nécessité de plusieurs incarnations.
Pour les chrétiens, le but de la vie est d'accepter le Christ comme sauveur afin de retrouver notre état d'avant le péché originel soit d'enfant de Dieu créé à son image et à sa ressemblance et de vivre une relation d'amour intime et personnelle à Dieu.
Donc, le but de l'existence dans les deux cas serait sensiblement le même soit de se rapprocher de Dieu.
La principale différence serait, à mon avis, que le but du cheminement de l'être humain pour les Orientaux serait de disparaître en Dieu, de se fondre en Dieu tandis que pour les chrétiens le but est de vivre une relation filiale à Dieu-Père. On ne disparaît pas en Dieu. Notre Être unique créé par Dieu continue à exister avec et devant Lui dans une relation libre et proche (l'Éden retrouvé).
Dans la réincarnation, ce qui est attrayant pour certains, est qu'ils ont plusieurs chances pour se réaliser alors qu'avec le christianisme ils en auraient qu'une.
Moi, personnellement, en tant que chrétien, je ne crois pas qu'après ma mort je cesse de cheminer. Au contraire, je sens que je serai tracté par l'Amour de Dieu pour l'éternité ou jusqu'à je sois suffisamment sanctifié pour vivre une relation d'amour filial libre et proche au Père.
Je terminerai en disant que, pour moi, que la réincarnation existe ou n'existe pas ne change rien à ma vie d'aujourd'hui dont le but est de m'améliorer comme être humain en acceptant Christ comme celui qui me sauve du péché originel et qui me redonne mon état d'enfant de Dieu.
C'est ce que je nous souhaite.
Robert
Publié par Robert à 17:09 0 commentaires
Libellés : La réincarnation
20 décembre 2013
Le prêtre n'est pas un fonctionnaire
Au 6e symposium du clergé du Portugal
ROME, Jeudi 10 Septembre 2009 (ZENIT.org) - Au cours du 6e symposium du clergé du Portugal consacré au thème « Ravive le don qui est en toi », le cardinal Cláudio Hummes, préfet de la Congrégation pour le clergé, a mis les prêtres en garde contre une tendance à transformer leur ministère sacerdotal en « une espèce de profession ecclésiastique qu'ils exécutent comme des fonctionnaires ». Cette tendance vient, selon le cardinal, d'une rencontre « insuffisante et superficielle » avec le Christ.
Le cardinal Hummes a invité les quelque 800 prêtres présents pour ces 4 jours de symposium à être missionnaires et à nourrir leur spiritualité quotidiennement, en maintenant « un contact assidu avec la Parole de Dieu, à vivre une vie de prière qui inclut la liturgie des heures et la dévotion mariale, à célébrer quotidiennement l'Eucharistie (...), à recourir régulièrement au sacrement de la confession », a rapporté L'Osservatore Romano le 10 septembre.
Le prêtre doit « vivre en communion ecclésiale avec le pape, l'évêque et les prêtres, se consacrer totalement et infatigablement à son ministère pastoral à la mission et l'évangélisation, être un homme charitable, fraternel, bon et miséricordieux avec tous, solidaire avec les pauvres... », a-t-il ajouté.
Le haut prélat a par ailleurs dénoncé la culture actuelle qui « encourage une déchristianisation, visible dans la majeure partie des pays chrétiens, particulièrement en Occident ». Dans ce contexte, a affirmé le cardinal Hummes, le nombre des vocations et des prêtres « s'est réduit de manière drastique », notamment à cause de « l'influence de l'environnement culturel ».
« Nous ne devons pas nous décourager ni avoir peur de la société actuelle », a-t-il ajouté en condamnant un « nouveau paganisme ».
Enfin, la déclaration finale du Symposium invite à créer « une culture de la formation permanente dans l'Eglise ». Ou la vie du prêtre est une « formation permanente », ou elle est une « frustration permanente, répétitive, négligence générale, inertie, apathie, perte de crédibilité, inefficacité apostolique », souligne le document.
Publié par Robert à 17:35 0 commentaires
Libellés : Textes divers
18 décembre 2013
Réflexion sur la fermeture de paroisses
Même si l’évêque seul a le pouvoir de regrouper ou même de fermer des paroisses, une décision prise unilatéralement en haut-lieu sans aucune consultation ni implication de la base produit rarement de bons résultats. De telles décisions ne devraient être prises qu’en dernier recours et seulement après avoir fait preuve de beaucoup de créativité et en ayant examiné toutes les autres solutions possibles. D’ailleurs, une plus grande collaboration entre les paroisses serait certainement possible sans qu’il y ait regroupement.
De plus, je suis perplexe face à la raison principale énoncée souvent comme justification des regroupements, soit la pénurie de prêtres.
Si tel est le cas, avant de procéder à des regroupements ou à des fermetures, n’y aurait-il pas lieu que les prêtres deviennent de plus en plus des pasteurs plutôt que des gestionnaires en se départissant complètement des tâches administratives et en les confiant à des laïc(que)s?
N’est-il pas ironique que, jadis, les prêtres étaient tenus de célébrer la messe quotidiennement alors qu’ils ne le sont plus aujourd’hui? Ne faudrait-il pas ramener cette coutume pour pallier à la pénurie de célébrants?
N’y aurait-il pas lieu que tous les prêtres, peu importe leur rang, prennent part plus activement aux célébrations dominicales et aux cérémonies sur semaine afin d’assister les autres prêtres?
N’y aurait-il pas lieu de former plus de laïc(que)s pour assister les prêtres dans leur rôle de pasteur le dimanche et sur semaine pour les A.D.A.C.E. et pour d’autres cérémonies religieuses ne requérant pas obligatoirement la présence d’un prêtre?
Quant à la seconde raison souvent évoquée soit celle du manque d’intérêt des paroissiens, n’est-il pas justement la conséquence du peu d’importance qu’on accorde à leur opinion ainsi que du peu de confiance qu’on leur a fait par le passé en ne leur confiant que des tâches secondaires plutôt que des rôles importants dans l’Église?
Dans ce projet de regroupement, j’ose espérer qu’une attention particulière sera accordée aux besoins spirituels des paroissiens tout spécialement à ceux des personnes âgées pour qui leur église est souvent le seul endroit propice au recueillement leur permettant d’affronter l’inévitable avec dignité et sérénité.
Robert
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Libellés : Textes divers
16 décembre 2013
L'enfant et le caillou (Conte)
Jean, un enfant de cinq ans, était assis à l'écart, la tête entre les deux mains et regardait des enfants jouer au loin se demandant ce qui le différenciait des autres. Il sentait cette différence jusqu'au tréfonds de lui sans pouvoir la nommer. Il avait tout simplement perdu sa joie de vivre, il était déjà mort à cinq ans.
D'un pas nonchalant, il marchait distraitement le long d'un sentier ne menant nulle part. Entouré d'herbes presque aussi hautes que lui, il crut distinguer au loin un scintillement. Curieux, mais sans hâte, sautant à l'occasion pour mieux apercevoir cette lueur qui semblait disparaître et, soudain, réapparaître, il se fraya un chemin jusqu'à elle.
Stupéfait, n'en croyant pas ses yeux, il aperçut un diamant de la grosseur de son poing.
S'en approchant lentement, comme s'il avait peur qu'il se sauve de lui, les yeux grands ouverts, la bouche bée, il le saisit avec tout le respect dont il était capable. Il s'assit de longues minutes le contemplant avec émerveillement et sentait une chaleur nouvelle montée en lui.
La joie l'emportant, il partit en courant à toutes jambes vers le village tenant bien serré à deux mains la pierre précieuse contre sa poitrine criant à qui voulait bien l'entendre:
"J'ai trouvé un diamant."
Entrant en trombe à la maison, tout haletant, tombant presque aux pieds de sa mère, il dit: "Maman, regarde ce que j'ai trouvé! Regarde! C'est un diamant!"
Sa mère, éclatant de rire, lui répondit:
- "Pauvre Jean. Tu es toujours aussi rêveur. Mais, ce n'est qu'un vulgaire caillou.
- Mais non maman, regarde, regarde encore… c'est un diamant.
- Bon assez, lui répondit-elle. Cesse tes balivernes et va jouer avec tes camarades. "
À ce moment, le père entrait à la maison retournant du travail
- "Papa, regarde ce que j'ai trouvé, dit Jean d'un ton suppliant.
- Ah, le beau caillou, " répondit le père s'affaissant sur sa chaise préférée.
Jean, la mort dans l'âme, n'en croyait pas ses oreilles.
"Qu'ils sont bêtes ces adultes, pensa-t-il, ils ne savent pas reconnaître un vrai diamant."
Ce soir-là, il se coucha avec une douce tristesse, mais résolu à garder sa trouvaille quand même.
Le lendemain, la pierre à la main, il se promena dans son village la montrant aux passants sans dire un mot. Les uns le regardaient distraitement, les autres n'y prêtaient guère attention et d'autres le regardaient avec amusement.
L'air renfrogné, Jean sentait une colère monter, une colère envers lui-même et un embarras, car plus qu'il regardait son diamant, plus qu'il ressemblait à un vieux caillou. N'en pouvant plus, il retourna dans le champ et lança de toutes ses forces la pierre au bout de ses bras.
Cependant, chaque soir, avant de s'endormir, il revoyait son diamant, ce diamant si pur qu'il en sortait une lumière blanche, une lumière qui l'avait réchauffé jusqu'au fonds de son être, qui en l'espace de quelques instants avait soulevé le voile sombre qui enveloppait sa vie et lui avait fait miroiter un monde meilleur.
Les semaines, les mois, les années passèrent et Jean évitait de retourner dans ce sentier qui l'avait amené à sa découverte. Puis, avec le temps, il y retourna sans chercher, ne se souvenant presque plus de cet incident jusqu'au jour où il trébucha sur un gros caillou. En tombant par terre, il entendit des éclats de rire. Un garçon nommé Michel, tentant d'étouffer son rire, lui dit:
- "Tu as trébuché sur mon diamant"
Jean, regardant tour à tour le caillou et le garçon, lui dit hésitant:
- "Mais…ce n'est pas un diamant, …ce n'est qu'un caillou…. "
Michel lui répondit:
- "Tu as cru les autres n'est-ce pas? Eh bien non, c'est un diamant, c'est le mien."
Et toi, as-tu retrouvé le tien?
Robert
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Libellés : Textes divers
14 décembre 2013
Comment gérer son quotidien
- Le matin, au réveil, ne pas laisser le mental prendre le contrôle de sa journée.
- Prière à genoux
- Habiter ses moindres gestes
- Ne pas laisser seulement les activités meubler sa journée
- Se réserver des temps de silence juste à écouter, à réfléchir, à méditer ou à prier.
- Se réserver des temps pour écrire, pour lire
- Marche quotidienne
- Chasser les intrus en soi : démasquer les mécanismes, décrocher mentalement des autres, de leur pensée sur soi et cesser de se responsabiliser pour les autres.
- Décider en choisissant ce qui est constructif pour soi; ne pas laisser les évènements ou les personnes choisir pour soi.
- Favoriser les relations vitalisantes : rencontrer des gens en contact avec leur Vie.
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Libellés : Textes divers
12 décembre 2013
Qui était l'homme du Saint-Suaire?
ROME, Jeudi 28 mai 2009 (ZENIT.org) - Un drap jauni par le temps interroge depuis des siècle les hommes. Pour certains, c'est dans cette toile que Jésus fut enveloppé tout de suite après sa mort en croix, pour d'autres, c'est un faux pour alimenter la dévotion chrétienne.
Le tissu a enveloppé un cadavre malmené, faisant apparaître clairement des taches de sang et l'image frontale et dorsale d'un corps, dont l'impression reste un mystère.
Une image qui s'est estompée mais qui demeure tout aussi riche de détails impressionnants qui permettent de reconstituer les dernières heures de ce défunt auquel est attribué une identité bouleversante : Jésus de Nazareth.
Enquêtes, recherches, analyses, discussions : ce drap connu sous le nom de « Saint-Suaire » a fait beaucoup parlé de lui. Pendant des siècles, il a été vénéré comme la plus précieuse relique de la chrétienté.
Puis en 1988, coup de théâtre. Une analyse au carbone 14, affirme que l'origine de cette toile remonte au Moyen Age, autrement dit à une époque successive à la date de la crucifixion de Jésus.
Les experts sont partagés. Pour certains l'analyse n'a pas été rigoureuse et ne constitue pas une preuve, pour d'autres elle est valable. D'autres encore réaffirment que le linceul n'a pas enveloppé le corps de Jésus.
Pour essayer de faire le point concernant les connaissances et les argumentations pour ou contre le Saint-Suaire, Emanuela Marinelli, professeur de sciences naturelles et géologiques, membre éminent du Centre romain d'étude du Linceul de Turin , organisatrice du Congrès mondial Saint-Suaire 2000, auteur de nombreux ouvrages, intervenue dans des centaines de rencontres sur le sujet, promotrice de la revue « Collegamento pro Sindone » et du site www.sindone.info, vient de publier le volume : « La Sindone. Analisi di un mistero » (Le Linceul. Analyse d'un mystère) aux éditions Sugarco ( 267 pages, 19,50 Euro).
ZENIT l'a rencontrée.
ZENIT : Combien de mystères ce morceau de tissu jauni par le temps cache-t-il? Et quels sont-ils?
Prof. Marinelli : Depuis des années, les chercheurs s'interrogent sur ce linceul, conservé à Turin depuis plus de quatre siècles. Son histoire, rigoureusement documentée, part de la moitié du XIVème siècle et les chercheurs enquêtent sur le parcours de son arrivée en Europe. Mais le mystère le plus fascinant reste l'origine de l'image humaine imprimée sur l'antique tissu. Cette empreinte se voit encore mieux sur le négatif d'une photo. Ce drap a certainement enveloppé un cadavre ; mais le corps, comment a-t-il pu projeter son image sur l'étoffe? L'image est déterminée par un phénomène de déshydrations et d'oxydation, qui ne peut-être provoqué par le seul contact du drap avec le cadavre.
ZENIT : On a beaucoup écrit sur le Saint-Suaire. Quelles nouveautés apportez-vous ?
Prof. Marinelli : Outre toutes les raisons de douter du résultat de l'analyse par radiocarbone, qui fait remonter l'origine du linceul au Moyen âge, ce livre fait état de récentes études menées par un groupe de scientifiques de l'ENEA, l'institution centrée sur les nouvelles technologies, l'énergie et l'environnement, de Frascati (Rome).
Dans cet institut, les chercheurs ont pris quelques échantillons de lin et les ont irradiés avec un appareil, le laser à excimères, qui émet des rayons ultraviolets à haute intensité. Les résultats, comparés à l'image du linceul, révèlent des analogies intéressantes et confirment la possibilité que l'image ait été provoquée par une irradiation ultraviolette directionnelle.
ZENIT : Cela fait des décennies que vous étudiez le Saint-Suaire, quelle idée vous en êtes-vous faite? Est-ce vraiment le drap qui a enveloppé Jésus après sa crucifixion?
Prof. Marinelli : Cela ne fait aucun doute, ce drap ne peut avoir enveloppé un autre cadavre. Et l'image a du se former au moment de la résurrection, provoquée par un faisceau de lumière jaillissant de son corps glorieux.
ZENIT : Quelles sont les preuves et les arguments les plus solides qui prouveraient que c'est ce tissu de lin qui a servi à envelopper le corps du Christ?
Prof. Marinelli : Il y a une parfaite coïncidence entre les récits des quatre évangiles sur la Passion du Christ et ce que l'on observe sur le Suaire: la flagellation comme peine en soi, trop abondante pour être le prélude de la crucifixion (120 coups au lieu des 21 habituels) ; la couronne d'épines, un fait tout à fait insolite ; le transport du patibulum, le pieu horizontal de la croix ; la suspension à la croix avec des clous au lieu d'utiliser les cordes habituelles ; l'absence de crurifrage, la fracture des jambes infligée pour accélérer la mort ; la blessure au côté après la mort, avec écoulement de sang et de sérum ; le fait de ne pas avoir laver le corps (dû à la mort violente et à une sépulture rapide) ; le cadavre enveloppé dans un drap précieux et la déposition dans un tombeau pour lui au lieu de finir dans une fosse commune ; le bref séjour dans le drap.
ZENIT : Si le Saint-Suaire est vraiment ce que vous et tant d'autres disent, quel est le sens de cette relique? Le Seigneur veut-il donner une réponse à notre incrédulité?
Prof. Marinelli : Il est certainement étonnant de penser que la révélation photographique du linceul remonte à la fin du XIXème siècle, période où le positivisme se caractérisait par une confiance dans le progrès scientifique et par la tentative d'appliquer la méthode scientifique à toutes les sphères de la connaissance et de la vie humaine. Au moment où la foi en Jésus Christ semblait, aux yeux des sages, quelque chose de dépassé, la science photographique révélait son image comme une mystérieuse présence sur le linceul.
Avec la venue des ordinateurs dans la seconde moitié du XXème siècle, a été révélée la tridimensionnalité de l'image du linceul. Et encore une fois, le Christ émerge de ce lin dans toute sa majesté.
Les fidèles de saint Thomas Apôtre, à travers le Saint-Suaire, peuvent encore aujourd'hui mettre le doigt dans les plaies du Seigneur et avoir un signe, qui est en réalité comme le signe de Jonas (Mt 12,39-40)
ZENIT : Pourquoi certaines personnes cherchent à montrer que ce linceul n'est pas celui du Christ? Quel arguments apportent-ils?
Prof. Marinelli : Le Saint-Suaire inquiète ceux qui veulent exclure le Christ de leur vie. Le seul argument qui est reproposé pour nier l'authenticité de cette relique est la preuve par radiocarbone. Mais il y a de tout autour de ce test et il est juste de connaître les dessous de cet examen pour se rendre compte du manque de fondement de ses résultats.
J'ai consacré plus de la moitié de mon livre à cette histoire, jusqu'aux derniers développements, avec les aveux de Christopher Bronk Ramsey, le directeur actuel de l'un des trois laboratoires qui, il y a vingt ans, ont daté le linceul : « Il y aurait, semble-t-il conflit concernant l'interprétation des mesures établies par radiocarbone et les autres preuves que nous avons sur le Saint-Suaire. C'est pourquoi j'estime que toute personne ayant travaillé dans ce secteur, scientifiques, experts en radiocarbone et autres experts, doivent avoir un regard critique concernant les preuves qu'ils ont produites de manière à retracer une histoire cohérente qui s'adapte et nous révèle la véritable histoire de ce mystérieux morceau de tissu » . Les recherches doivent donc continuer, mais de manière transparente et exempte de préjugés.
Antonio Gaspari
Source: ZF09052804 - 28-05-2009
Permalink: http://www.zenit.org/article-21109?l=french
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10 décembre 2013
Sommes-nous égaux devant le bonheur? P. Gravel, Le Devoir 28-29 oct 2006
Sommes-nous égaux devant le bonheur?
Le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik estime que la souffrance est un passage obligé pour atteindre le bonheur
Pauline Gravel - Le Devoir
Certaines personnes semblent y accéder plus facilement que d’autres, même quand le malheur s’abat sur elles. Existerait-il des gènes qui prédestinent au bonheur? En s’appuyant sur les plus récentes découvertes en neurologie et en psychologie, le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik démontre dans son dernier livre, De chair et d’âme, qu’en matière de bonheur, la génétique oriente en effet nos choix de vie. Mais elle ne nous voue pas nécessairement à une vie heureuse ou à la dépression. De même, les terribles épreuves subies par certains enfants ne les condamnent pas irrémédiablement à une vie ratée et malheureuse. Le milieu sensoriel, affectif, social et culturel dans lequel nous baignons refaçonne constamment notre cerveau, berceau des émotions. L’humain peut ainsi rebondir du malheur au bonheur. Ces deux antagonistes sont d’ailleurs inextricablement liés, souligne le théoricien de la résilience, Boris Cyrulnik. La souffrance serait même un passage obligé pour atteindre le bonheur. Sans elle, la vie n’aurait aucun intérêt.
Un enfant négligé, maltraité ou qui vit auprès d’une mère dépressive et malheureuse à ce moment critique du développement cérébral apprendra à son cerveau à canaliser — «circuiter» — les informations vers les zones cérébrales qui déclenchent plutôt la tristesse.
Le gène de la vulnérabilitéÀ la fin des années 90, des chercheurs ont découvert que chez les singes et les êtres humains, certains individus ont des gènes qui synthétisent de longues protéines capables de véhiculer beaucoup de sérotonine, alors que d’autres individus sont de petits transporteurs de sérotonine. Neuromédiateur sécrété dans l’espace situé entre deux neurones, la sérotonine joue un rôle fondamental dans l’humeur. Elle stimule les désirs, améliore les fonctions cognitives, et un grand nombre de médicaments antidépresseurs accroissent sa présence dans le cerveau.
«Or on constate que les petits transporteurs de sérotonine sont hypersensibles. Ils réagissent avec beaucoup plus d’émotivité aux épreuves que les gros transporteurs, beaucoup moins sensibles aux événements de la vie», confirme Boris Cyrulnik au bout du fil depuis Paris. «Toutefois, cette tendance naturelle ne prédit absolument pas les dépressions à venir.»
Prenant conscience très jeunes, pendant l’enfance, qu’ils sont vulnérables aux difficultés, les petits transporteurs de sérotonine s’organisent une vie stable et paisible, entourés de l’affection de maman et papa. Ils s’intègrent bien à l’école, laquelle encourage la routine. Par contre, ils supportent mal les déménagements. Lorsqu’ils se marient, ils font des maris fidèles et de gentils parents.
En revanche, les gros sécréteurs de sérotonine ont besoin de fortes stimulations pour avoir l’impression d’exister. Enfants, ils sont des transgresseurs, et quand ils arrivent à l’adolescence, ils prennent des risques. Les filles font de l’auto-stop en minijupe et en débardeur. Les garçons font des excès de vitesse ou se lancent dans des bagarres inutiles, note Boris Cyrulnik. Adultes, ils multiplient les aventures extraconjugales, et quand on les abandonne, ils ne souffrent pas longtemps avant de tourner la page. Toutefois, arrivés à un certain âge, ils n’ont rien construit et un nombre non négligeable d’entre eux sombrent dans la dépression.
Alors que, chez les animaux, le fait d’être un gros transporteur de sérotonine est garant d’un rang élevé dans l’échelle sociale, chez les humains, les petits transporteurs, à force de bons résultats scolaires — très valorisés dans notre culture — et de travail routinier, accéderont souvent à des postes supérieurs.
Mais les enfants sages et sans problèmes ne sont pas pour autant assurés de connaître le bonheur éternel, nous apprend Boris Cyrulnik dans De chair et d’âme, qui paraît aux Éditions Odile Jacob et qui arrivera dans nos librairies à la mi-novembre. L’auteur cite les résultats d’une étude longitudinale menée par des chercheurs portugais sur une cohorte d’enfants modèles. Comme on s’y attendait, ces enfants irréprochables étaient devenus des adultes bien socialisés et sans troubles graves de la personnalité. Par contre, ils (davantage les filles que les garçons) étaient devenus anxieux et plus souvent déprimés que les enfants «normalement difficiles», c’est-à-dire plus sujets à provoquer de petits conflits sans grande conséquence. Rien n’est simple...
Période sensible
Ce déterminant biologique lié au transport de la sérotonine «n’empêche toutefois pas le milieu de marquer son empreinte dans le cerveau et d’orienter l’acquisition d’un style affectif — d’une manière d’aimer — particulier», rappelle Boris Cyrulnik. Le scientifique explique que les informations sensorielles qui enveloppent le jeune enfant induisent la création d’une myriade de nouveaux circuits dans le cerveau. Les neurones établissent 200 000 contacts par heure au cours des quatre premières années de la vie, précise-t-il.
Un enfant négligé, maltraité ou qui vit auprès d’une mère dépressive et malheureuse à ce moment critique du développement cérébral apprendra à son cerveau à canaliser (à «circuiter») les informations vers les zones cérébrales qui déclenchent plutôt la tristesse, explique-t-il. Par contre, si l’enfant est rassuré et entouré d’une mère gaie, son cerveau sera formaté différemment et les stimulations de son milieu seront projetées de préférence vers la région cérébrale qui induit des sensations de bonheur et d’euphorie. «C’est la banalité du quotidien qui façonne le cerveau, souligne Boris Cyrulnik. Les interactions quotidiennes établissent des circuits, des voies préférentielles, ce qui confirme l’intuition de Freud.»
L’isolement sensoriel dans lequel se retrouve un enfant qui perd sa mère et ne trouve aucun substitut dans sa famille ou sa culture ralentit la création de nouveaux circuits cérébraux. Cette carence peut même mener à l’atrophie de la région fronto-limbique du cerveau. L’observation au scanner des cerveaux de jeunes orphelins abandonnés et privés de toute affection a en effet montré que cette zone cérébrale, responsable des émotions et de la mémoire, avait littéralement fondu.
Lorsque ces enfants ont été confiés à des familles d’accueil généreuses, leur cerveau a retrouvé sa taille normale un an plus tard. Les gamins avaient également récupéré un niveau intellectuel normal et s’intégraient bien socialement. En s’appuyant sur ces exemples, Boris Cyrulnik affirme que tout n’est pas perdu pour un enfant abandonné, maltraité par la vie. Grâce au phénomène de la résilience — que le neuropsychiatre a grandement vulgarisé —, «l’enfant pourra reprendre un autre type de développement si la famille et la culture disposent autour de lui de nouveaux tuteurs».
Boris Cyrulnik en sait quelque chose, lui qui est devenu orphelin à l’âge de cinq ans un jour de 1942, lors duquel sa mère polonaise est arrêtée et déportée. Enrôlé dans la Légion étrangère, son père, Juif d’Ukraine, disparaît aussi. Le jeune Boris échoue alors à l’Assistance publique (l’orphelinat), où une institutrice, qui le croit en danger, le garde chez elle jusqu’à ce que des voisins les dénoncent. Le gamin est alors embarqué et enfermé dans une synagogue de Bordeaux. Il échappe de justesse à la déportation en s’éclipsant dans les toilettes au moment d’une rafle. Il a 11 ans lorsqu’il retrouve à Paris une tante qui l’inscrit à l’école. Il se passionne alors pour la natation, la nature et l’éthologie, c’est-à-dire le comportement animal mais aussi celui de l’homme, qu’il étudiera par le truchement de la psychologie, de la neurologie et de la psychanalyse.
Influences déterminantesDans son livre, le neuropsychiatre explique que d’autres membres de la famille de l’enfant, des amis et même la culture peuvent en effet avoir une influence déterminante sur le développement de l’attachement en favorisant une évolution résiliente. Des enfants maltraités par un parent ne deviendront pas nécessairement maltraitants à l’âge adulte s’ils bénéficient du soutien d’une autre personne aimante de leur entourage et si leur communauté propose d’autres lieux éducatifs. Le vulgarisateur de la résilience donne en exemple Bill Clinton qui, en dépit de la violence du second mari de sa mère, a réussi à développer une sociabilité tout à fait normale grâce à l’affection de sa mère et de ses grands-parents ainsi qu’aux nombreuses associations de sport, de musique et d’activités culturelles présentes dans son patelin. Si le petit Bill avait vécu dans un milieu fermé et isolé, son cheminement aurait été nettement plus difficile, prévient Boris Cyrulnik.
La culture n’agit pas toujours favorablement, fait-il par ailleurs remarquer. Longtemps, les Européens et les Québécois ont cru qu’il valait mieux laisser pleurer les bébés et éviter de les prendre dans ses bras de peur qu’ils ne deviennent capricieux, rappelle-t-il. «Effectivement, un bébé dont on ne s’occupe pas arrêtera de pleurer au bout de trois heures, dit-il. Cela ne donne pas raison à cette théorie pour autant mais confirme en fait qu’un bébé non bercé apprend le désespoir. Tout se passe comme s’il se disait : “Pas la peine de pleurer, personne ne viendra m’aider. Je suis seul au monde et je dois devenir indifférent pour ne pas trop souffrir.”» C’est un comportement courant dans les grands orphelinats.
«À l’inverse, si, au moindre pleur, on se précipite sur lui pour le cajoler, on compromet aussi son développement, car le bébé apprend que son désir est roi : ta mère est à ta disposition, et si elle n’accourt pas tout de suite, c’est qu’elle est une mauvaise éducatrice», poursuit-il. En bref, le parent doit être ni trop distant ni trop protecteur afin que son enfant apprenne à surmonter les épreuves. Alors, il pourra développer un attachement solide et sans inquiétude («sécure») qui lui permettra de s’épanouir.
Sans souffrance, point de bonheurPour que se tisse un lien d’attachement, l’enfant doit vivre quelques frayeurs (une voiture qui klaxonne, un chien qui jappe, un inconnu qui entre dans la maison), que sa mère ou son père sauront apaiser. Privé de ces petites frayeurs, l’enfant n’a pas de raison de s’attacher, affirme Boris Cyrulnik. «Une alerte pacifiée, un chagrin consolé donnent à une figure d’attachement un pouvoir tranquillisant et permettent à l’enfant de reprendre confiance en soi et d’éprouver le plaisir de partir à la découverte de l’inconnu», précise-t-il dans son livre. «Quand les parents, au contraire, entourent le petit au point de l’enfermer dans une prison affective, toute séparation est alors vécue comme une menace de perte.»
L’enfant rassuré éprouve un intense bonheur quand il retrouve la personne à laquelle il est attaché et dont il a été temporairement privé de la présence. Par contre, l’enfant assiégé par le dévouement amoureux de sa mère peut ressentir du déplaisir au moment des retrouvailles, comme la nourriture finit par provoquer le dégoût lorsqu’on a mangé à satiété. «C’est donc le rythme, la pulsation et l’alternance qui provoquent la sensation de joie ou de bonheur extrêmes», souligne-t-il.
«On peut donc dire que les séparations entre la mère et son enfant sont nécessaires au cours de l’éducation. Si ces séparations sont durables au point de devenir des abandons et des isolements sensoriels, l’alerte biologique jamais calmée finit toutefois par faire éclater les cellules, expliquant ainsi l’atrophie cérébrale observée chez les enfants abandonnés dans des orphelinats et leur instabilité émotionnelle», écrit M. Cyrulnik.
On peut dire aussi que lorsqu’il n’y a jamais de séparation, la routine qui enveloppe l’enfant supprime toute sensation d’événement. Or un cerveau qui n’est pas stimulé rend l’enfant passif, incapable de décider. «Seul le couplage “tristesse de la séparation” et “bonheur des retrouvailles” apprend à l’enfant à surmonter ses petits chagrins et lui permet d’acquérir un sentiment de confiance. Pour accroître l’attachement d’un petit enfant, il ne suffit pas de satisfaire ses besoins, insiste Boris Cyrulnik. Au contraire, c’est l’apaisement d’une souffrance qui l’augmente et non la satisfaction d’un plaisir.»
L’empathie, cette faculté de ressentir ce que pensent et ressentent les autres, prépare à la parole et à la socialisation, poursuit-il. Or le développement de cette faculté est compromis autant chez les enfants privés d’une base de sécurité en raison d’un abandon que chez les bambins sous l’emprise d’un amour parental trop bienveillant qui les isole du monde extérieur. Une fois à l’adolescence, l’individu qui a été «trop entouré ne saura pas harmoniser ses désirs à ceux du partenaire espéré car il n’aura pas appris à se décentrer de lui-même».
Une seconde chance à l’adolescenceAu cours des premières années, l’attachement est particulièrement malléable, souligne le chercheur. Chaque rencontre a un pouvoir façonnant alors que les neurones envoient des prolongements synaptiques dans tous les sens. Puis, le cerveau s’apaise et l’enfant établit ses relations en employant le style affectif qu’il a inconsciemment acquis.
Dans toutes les cultures, un enfant sur trois n’a pas acquis l’attachement «sécure», soit parce qu’il est tombé gravement malade, soit parce que sa mère est dépressive, soit parce que son père est disparu, indique Boris Cyrulnik. Pour ces mal partis de la vie, l’adolescence représente une deuxième chance. Sous l’effet du déversement hormonal, le cerveau retrouve une certaine plasticité qui permet aux intenses émotions provoquées par les premières amours d’induire un remaniement du mode d’attachement. Dans le cadre des recherches qu’il effectue à l’Université de Toulon, Boris Cyrulnik a ainsi vu des délinquants apprendre à mieux se faire aimer. Un tel phénomène est plus courant chez les garçons qui connaissent un bouleversement hormonal plus intense que les filles, dont les sécrétions hormonales sont plus douces et plus graduelles, précise le chercheur.
Plus tard dans la vie, à l’âge de la retraite, l’attachement subit généralement quelques transformations additionnelles. À cette étape de la vie où les proches parents et les amis disparaissent peu à peu, l’environnement affectif s’appauvrit. Par contre, notre monde intime, constitué par le récit de soi qui est bien gravé dans la mémoire, prend le relais. «Les anciennes figures d’attachement s’internalisent. Une photo, une lettre ou un petit objet suffit pour les évoquer et provoquer un apaisement», indique Boris Cyrulnik.
À cet âge, l’identité de la personne est plus forte que jamais. Elle nous permet de savoir ce qu’on veut, ce qu’on aime, là où on est fort et là où on échoue. Nos choix sont donc mieux adaptés alors que lorsqu’on est jeune, on fait parfois des choix malheureux parce qu’on se connaît mal. «Les jeunes ont une identité encore incertaine, ce qui fait qu’ils peuvent bien rêver de devenir chanteur alors qu’ils n’ont aucune aptitude», précise le chercheur.
Quand on devient âgé, on peut aussi se rapprocher de Dieu. «Le psychisme a horreur du vide, affirme Boris Cyrulnik. Alors, quand une personne âgée cherche à se représenter l’après-mort, elle éprouve une sorte de vertige au bord du gouffre et se sent apaisée dès qu’elle y place Dieu.»
La plupart du temps, la personne âgée qui a vécu dans une famille croyante redécouvre Dieu et s’attache à lui. Les «sécures» «le remercient du miracle de vivre». Plus vulnérables et plus rigides, les «insécures» entretiennent avec Dieu un hyperattachement anxieux qui les rend agressifs quand on tente de les faire douter de leur planche de salut.
«Globalement, les croyants se sentent mieux que les athées parce qu’ils maintiennent au fond d’eux-mêmes une base de sécurité. Le fait de rencontrer régulièrement des gens qui partagent la même croyance structure leur enveloppe affective», explique le neuropsychiatre avant d’ajouter que la simple évocation de Dieu diminue les marqueurs biologiques du stress.
Tout au long de son livre, Boris Cyrulnik nous montre que «la vie est une conquête perpétuelle, jamais fixée d’avance. Ni nos gènes ni notre milieu d’origine ne nous interdisent d’évoluer. Tout reste possible».
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