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8 décembre 2013

Une pornographie fatale : une consommation criminelle par P. Daniel-Ange

ZF02112512
2002-11-25
P. Daniel-Ange: "Une pornographie fatale : une consommation criminelle"
Publication dans "France catholique"
CITE DU VATICAN, Lundi 25 novembre 2002 (ZENIT.org) - "Une pornographie fatale : une consommation criminelle*", c'est le titre de cette page du Père Daniel-Ange publiée dans l'hebdomadaire français "France Catholique" (http://www.france-catholique.fr/), à l'occasion de la campagne contre la pornographie lancée en France par l'Alliance pour les Droits de la Vie" (cf. ZF011115).
Pornographie : théorie ! Pédotrafic : pratique !
Une névrose obsessionnelle aigue : la pornosphère !
On a l’impression d’un phénomène collectif de névrose obsessionnelle aiguë. Comme si toute l’existence, tout le bonheur, toutes les raisons de vivre se réduisaient exclusivement à l’orgasme. On en est obnubilé (même de pauvres personnes âgées seront interviewées à la télé sur les détails de... leurs pratiques sexuelles !)
On se capsule dans une véritable pornosphère. Dont il est quasi impossible de s’évader, sans une force d’âme, une maîtrise de soi absolument exceptionnelle (voir chapitre suivant). L’esprit en est obstrué, obnubilé !
Elle va de pair avec une vraie castophobie [phobie de la chasteté]. Elle-même aspect de l’omniprésente biophobie : cette panique délirante devant la vie à naître. Tout est imaginé, calculé, fabriqué pour — à tout prix — éviter même le risque de concevoir. Jusqu’à friser le ridicule . Finalement le plus sûr : la stérilisation, et masculine, et féminine !
Et si par malheur on rate son coup, alors ne reste qu’à l’éliminer le plus expéditivement possible, sinon... à la sortie du sein . De toutes façons, cet enfant ne compte pour rien !
Cette horreur de la vie crée un vide tel, qu’il n’y a plus que l’orgasme partout et sans cesse, capable de tromper l’irrépressible besoin de vivre. Et l’on s’étonne que les jeunes soient secoués de spasmes !
Seul ersatz proposé à l’espérance qu’est toute vie nouvelle : la jouissance charnelle acharnée !
Et l’on s’étonne que des jeunes se flinguent, dégoûtés qu’ils sont d’une vie à ce point refoulée, d’un amour à ce point prostitué !
Et tout cela se fait imperceptiblement. Tels des miasmes respirés sans qu’on en soit conscients. Tels des messages subliminaux engrammés dans l’inconscient.
En douceur, mine de rien : c’est l’intoxication par insinuation, la perversion par infiltration...
Par ailleurs, le porno enferme dans une sexualité fantasmée, coupée de la réalité. Dans un univers masturbatoire qui pervertit du dedans la relation humaine. Voir son conjoint et même à la limite ses enfants comme des personnes devient impossible : ils deviennent chair plus ou moins fraîche à consommer.
Même dans les couples, on aboutit à une sorte de “prostitution conjugale”, où le sexe n’est plus qu’un instrument de domination et d’exploitation. Plus rien à voir avec l’amour ! La sexualité passe de l’expression à la consommation. Que d’époux intoxiqués par cette drogue de l’imaginaire, avouent projeter sur leur épouse et même leurs enfants les fantasmes dont ils sont saturés !
On parlera de « désagrégation quasi schizoïde » de la sexualité .
Des toxines en vente libre...
La pornographie semble anodine, si ce n’est divertissante. Mais visqueuse et vicieuse sœur de la violence, elle engendre des esclaves. Agressive, elle attaque ce qu’il y a de plus fragile en nous, rejoint mille complicités secrètes, réveille les pulsions, infecte l’imagination, pollue la mémoire, excite le corps, trouble le regard, souille le cœur, paralyse l’esprit. Ses images deviennent tatouages : elles s’impriment au fer rouge. Ces brûlures, qui en guérit ?
Le porno serait-il à l’âme ce qu’est le Sida au corps ?
Drogue de l’imaginaire, elle enchaîne tout autant. Preuve : son succès. Elle crée une dépendance : du soft au hard, on ne résiste plus. Peu à peu, elle tue le système de défense immunitaire. On ne réagit même plus à ses virus. On est phagocité ...
Mesquine surtout, quand elle cible jeunes et enfants : elle vise les faibles dans leurs points faibles. Elle sait viser pile et juste. Elle connaît les fissures stratégiques.
Précision égale à celle des roquettes dirigées au laser. Certains slogans et clips sont plus meurtriers que grenades et obus. Ceux-ci peuvent détruire une maison, une maison, cela se reconstruit. Une famille, qui la reconstruit ?
Nos villages les plus perdus, nos appartements les mieux calfeutrés, nos maisons les plus retirées, nos chambres les plus intimes : elle y accède . Pas une lézarde par où elle ne s’infiltre ! Telle une eau saumâtre dégoulinant par des fissures dans les plafonds d’une HLM.
Elle s’insinue partout : boîtes à lettres, petit écran, minitel, téléphone, internet... Elle n’épargne personne. Elle recherche surtout jeunes et ados... Jusque dans les lieux les plus innocents . Elle tourne à la dictature du sexe : véritable empire colonial (ou... vampire animal !)
Ce cocktail lythique tuant l’enfance...
Même les enfants sont atteints, pire : visés ! Leur pudeur naturelle en est violée. Vicié, leur sens du sacré !
Nos enfants les plus proches, les plus propres, la pornographie les déniche. Quel enfant de France ne connaît pas de téléphone, de télémessageries dites roses, à force de les voir partout placardés ? Coût rentable, coup réussi !
Combien de jeunes m’ont avoué avoir ingurgité ces saloperies, parfois des heures durant ! En se ruinant : et financièrement, et surtout psycho-spirituellement. Certains, dès 8-9 ans. Combien, ayant simplement tapoté tel code minitel, sont tombés sur mots ou voix proposant un rendez-vous ? Ils s’y pointent. Dégoûtés, accrochés, traumatisés, certains en reviennent. D’autres ne reviennent plus jamais...
Dans certaines gares ou stations de métro, les écrans sont placés à hauteur d’enfant. De même que dans les kiosques, magazines et revues pornos sont exhibés juste au niveau de regard des 7-9 ans. Le plus lâche : mélanger les littératures .
À la télé, ces images sont programmées juste avant ou après les infos de 20 heures, afin d’allécher les plus jeunes . Soigneusement, sciemment, consciemment. Conscience en moins.
Le pire : quand du matériel dit de prévention-sida (donc subventionné par l’État), diffusé dans les écoles par certaines associations, met carrément en scène des enfants ...
Des vidéos pornos sont pires que ces mines antipersonnel, sur lesquelles sautent chaque jour des enfants du Cambodge .
De grandes conférences internationales tâchent de limiter l’emploi de ces mines, mais le porno, on s’en fiche ! Mines comme porno sont mortels : les premières pour le corps seul, le second pour l’âme et parfois pour le corps aussi, quand le Sida s’ensuit... Mortels, donc sataniques ! Satan n’est-il pas l’assassin par excellence ?
C’est atroce : on joue sur l’extrême perméabilité psychique des enfants. Plus que pour personne, les images s’y impriment au fer rouge. On sait le caractère traumatisant qu’ont les scènes sexuelles sur les petits.
Non, nul aujourd’hui ne peut nier le lien porno-pédo .
À force d’initier des enfants — fût-ce sous prétexte de prévention —, qu’on ne s’étonne pas que même des mineurs en deviennent violeurs .
Le plus atroce est atteint, quand ce sont des enfants qui sont non seulement initiés, mais qui sont impliqués, exploités dans la production de matériel porno : achetés, forcés, drogués souvent. Et parfois tués ! L’abominable kiddy-porn .
Aux pornocrates virant en pornotrafiquants, s’appliquent ces redoutables paroles du plus doux des enfants des hommes :
« Si quelqu’un doit scandaliser l’un de ces petits... il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être englouti en pleine mer ! Malheur au monde à cause des scandales ! Malheur à l’homme par qui arrive le scandale ! »
Mais nous ne demandons pas leur condamnation. Nous implorons leur conversion. Dès cette terre, nous voulons les arracher à l’enfer, les ouvrir à la lumière ! En attendant, ceux qui se taisent devant ce massacre-là des innocents, leur silence sera-t-il jugé comme connivence ? Leur lâcheté comme complicité ?
Du minitel au bordel, en fabriquant des criminels
Le but : non de flatter des rêves exotiques, éveiller des désirs platoniques, alimenter une récréation cérébrale ou un débat intellectuel. Mais bien de provoquer l’acte suggéré ou affiché par l’image dans sa crudité. Stratégie directement opérationnelle qui veut induire, inciter, exciter, susciter l’acte. L’information déclenche la consommation.
Il faut être singulièrement déconnecté de la réalité pour nier le lien intrinsèque entre porno-sado-maso et viols d’ados, entre porno-vidéo et bourreaux. Ceux qui en doutent planent dans l’irréel. Preuve : chez tous les pédotrafiquants, on trouve ce matériel en abondance (voir plus loin le cas de Ted Bundy).
Pendant des années, nous avons été trompés par la désastreuse théorie , dite de la “catharsis” : violence et pornographie serviraient d’exutoire bénéfique à l’agressivité. Aujourd’hui, la quasi-totalité des sociologues l’ont abandonnée, à commencer par son auteur, dès 1967. Ce n’est pas de la simulation, mais de la stimulation. Il s’agit d’un véritable conditionnement mental, impliquant passage à l’acte.
Roublarde, futée comme pas deux pour allumer ! Pour déclencher un incendie, suffit une allumette ! Elle s’y connaît en astuces, en ruses, en petits trucs. Elle en a, des tuyaux ! Avec un art consommé de la manipulation de l’inconscient. De manière quasi scientifique.
Mille fantasmes se défoulant en orgasme, mais au prix de douloureux spasmes. Ni accidents de parcours ou dérapages, mais — ici encore — choses pensées, réfléchies, voulues, calculées, programmées, provoquées . Calcul hautement performant : combien de jeunes m’ont avoué avoir effectivement tenté telle expérience précise, simplement sur suggestion d’une vidéo ?
Le raz de marée érotico-porno qui déferle dans les oreilles, devant les yeux et sous les doigts de nos enfants, n’a pas d’autre but : les faire passer tôt ou tard du minitel au bordel . Ce gigantesque matraquage savamment orchestré, magistralement organisé, ne vise pas autre chose : en arriver là, et le plus tôt c’est le mieux ! Quitte à distribuer en masse contraceptifs et préservatifs.
Ceci, alors même que les statistiques médicales établissent la connexion entre relations sexuelles précoces ou à partenaires multiples, et le cancer du col chez les filles, en plus des autres MST, et surtout le Sida (nous l’avons vu tout au long de ce livre).
Oui, la pornographie, c’est la théorie ! Le pédotrafic, c’est la pratique !
Pornotrafiquants, narcotrafiquants : même stratégie !
Calcul hautement rentable : plus les gens passent à l’acte, plus ils sont insatiables, et plus ils achètent.
Le porno est une gigantesque industrie, dont les chiffres d’affaires défient l’imagination. Aussi rentable que le trafic d’armes : deux industries meurtrières en dernière instance .
Nul doute que, si elle bénéficie de telles protections, c’est que ses bénéfices profitent à un certain nombre de personnes haut-placées, ou à certaines entreprises .
Il est difficile d’exclure des liens étroits entre le marché porno et celui de la prostitution (y compris enfantine). Et quand le label « prévention-sida » y est apposé, une partie des finances vient de l’État, on l’a vu .
Mais encore une fois, le marché de l’image, c’est en fait déjà le marché de la chair vendue très très peu chère !
Les pornotrafiquants ont exactement la même tactique que les narcotrafiquants. Paradoxe : on mène une lutte à mort contre ces derniers. On n’ose pas toucher aux premiers. Alors que les conséquences se rejoignent en fin de course.
Le cardinal Danneels dira que la pornographie « concentre les dérives du sexe, de l’argent et du pouvoir »
Le viol : violence insoutenable
Le viol s’amorce avec la violence . Atteindre ce que l’être porte de plus sacré, de plus profond, de plus intime, c’est déjà une violence qui — tôt ou tard — déclenchera la violence : terrible spirale !
Que d’interférences de la violence, en ce domaine qui — entre tous — devrait être celui de la douceur et de la tendresse ! Le viol, la plus violente des effractions : meurtre d’une liberté ! On en est horrifié .
Mais ces crimes qui régulièrement défraient la chronique sont la suite logique de mille incitations-insinuations à ce viol, banalisé au point d’en faire un fait-divers : divertissant .
Unanimité des psy sur les séquelles : destruction pure et simple, déstabilisation comportementale, automutilation, délinquance, fugues, vécu de mort, tentatives de suicide ...
C’est par centaines, que des jeunes m’ont avoué en avoir été victimes. Des années plus tard, ils en portent les traces physiques parfois, psychologiques toujours . Sans parler des blessures au niveau spirituel. Il faut quelquefois des années pour s’en remettre .
Le pire : quand au drame de l’effraction dans la plus intime des intimités, se mêle l’horreur d’être victime de ceux-là mêmes dont on attend une inconditionnelle protection . Lorsqu’un enfant, une ado, est violée par ceux de sa propre famille. Le plus souvent un oncle, un grand-père et surtout le propre père .
Parmi les jeunes qui se confient à moi, je demeure atterré par le nombre grandissant d’incestes. Levé le tabou, on en devient fou !
Mais là aussi, que d’incitations explicites continuelles ! Jusque dans des BD distribuées dans le cadre de la soi-disant prévention-sida. Et déjà simplement dans la pub commerciale. Incitations-provocations d’ailleurs autant à la pédophilie qu’à l’inceste. Bien joué : d’une pierre deux coups !
Ici aussi, sous prétexte d’info, une vraie pub (camouflée) est faite pour l’inceste, et l’on s’étonne — hypocritement — du nombre de cas ... Pire : des États prônent la légalisation des relations sexuelles avec des mineurs .
Normal : quand plus rien n’est sacré, pourquoi encore respecter la virginité de son propre enfant ?
Depuis peu — enfin ! — magistrats, médecins, éducateurs, travailleurs sociaux s’interrogent, se mobilisent, se concertent. Le silence est enfin rompu, l’opinion enfin alertée ! Mais la réalité elle-même continue d’être banalisée, si ce n’est normalisée . Du pessimisme ? Non, du réalisme !
Cette sexualité animale,... mécanique...
Les organismes militant pour un malthusianisme généralisé, comme l’IPPF ou le FPA, lobbies aux réseaux extrêmement puissants dans les pays anglo-saxons, ne se contentent pas de prôner des relations sexuelles orales et anales, partouzes, mawsbotiens collectifs, incestes frères-sœurs, mais même la zoophilie : on le retrouve régulièrement dans les campagnes de prévention-sida.
Et la dérive continue... C’est le corps-truc, corps-machin, sex-machine. L’acte sexuel ? Mécanique sur commande. Pas d’amour à exprimer. Pas de vie à donner. Pas de tendresse à dire. Personne à aimer. Personne à susciter. Personne à admirer.
Sur affiches et vidéos, on ne voit même plus le visage où se reflète l’âme. L’être humain est déshumanisé. Réduit à son seul corps, et celui-ci à ses seuls organes génitaux, eux-mêmes déconnectés du génital, ramenés à leurs stimulii mécaniques. Sexualité anonyme, aliénante, dépersonnalisante, machinale (machine et animal). Glaciale. Fatale.
Quand Éros épouse Thanatos...
Le viol est connecté avec le meurtre : violence suprême ! Prouvé : combien de cas où il est précédé ou suivi d’un assassinat ?
C’est aussi programmé dans le porno-SM [sado-masochiste] contenant par milliers des scènes de meurtres. Et l’on s’étonne ensuite des passages à l’acte ! C’est pire que la bestialité : les bêtes ne le font jamais. Stupéfiants, les prodiges d’imagination !
Ici, le vice s’éclate en sévices, la jouissance en souffrance, le plaisir en faire-souffrir, alors c’est déjà faire-mourir. La relation je-tu se pervertit en : je-tue. Le sadisme vire à l’assassinat. Le viol au meurtre. Tuer déclenche l’orgasme. Le plus beau signe de vie : instrument de torture. La plus merveilleuse expression de l’amour : la mort ! Je ne dramatise pas, j’expertise.
Thanatos a fini par vaincre Éros !
Quand le Sida est sciemment inoculé... à des enfants !
Ici, il faut avoir le courage de dénoncer cette autre forme de meurtres, certes moins spectaculaires, moins violents, mais non moins criminels : quand, sciemment, des hommes transmettent le Sida ...à des enfants ! Aux U.S.A., en Thaïlande , aux Philippines, ce sont des enfants par dizaines de milliers qui sont maintenant en train de mourir à petit feu, ayant contracté le Sida inoculé par ces irresponsables en quête de jouissances, en mal de sensations. Irresponsables ? S’ils savent leur seropositivité, ils sont coupables. Et osons le mot : homicides, pédocides !

Feux grillés : vies brûlées !
Paradoxe : d’un côté, atteintes à la pudeur, pédophilie, viols, sexo-meurtres, sont — Dieu merci ! — passibles d’actions en justice ; de l’autre, on tolère impunément toutes les incitations qui y conduisent !
Comparaisons : une police pénalisant lourdement les infractions, tout en laissant afficher toutes les incitations à enfreindre le Code. Laissant fonctionner simultanément feux rouges et verts, puis se précipitant aux carrefours pour distribuer PV et relever les blessés !
Pourquoi ces images routières ? Il s’agit ni plus ni moins du code de la route de l’humanité. On a dépassé les bornes, déplacé les balises, supprimé les panneaux de signalisation. On a voulu conduire n’importe comment, ivres de vitesse, grisés par le risque.
Pourquoi un code, sinon pour garantir la vie. Et aussi un minimum de tranquillité d’esprit : conduire sans être obsédé par la peur constante que l’autre fasse n’importe quoi.
Imagine que soient décrétée pour demain l’annulation totale du Code sur l’ensemble de la France. Le soir, au petit écran : « Aujourd’hui, 124 823 accidents mortels ! » Ton « Vive la liberté chérie ! », le voilà noyé dans un bain de sang et de sang-lots .
Ce beau slogan sur les routes de Belgique : « Brûler un feu, des vies en jeu ! » Que de feux grillés, que de vies accidentées, à force de jouer avec ce qui n’est pas un joujou, mais la chose la plus admirable, donc la plus redoutable au monde. On a bradé toute législation routière, car on a perdu le sens (raison profonde et direction) de notre itinéraire.
La sexualité tourne en rond, à vide. L’humanité ne sait plus autour de quelle orbite elle gravite. Ni où se lève la Lumière, ni pour quel Soleil elle est faite : elle est dés-orientée. Dé-boussolée. Dés-enchantée : elle ne chante plus. Trop noire, sa nuit !
Pour ne pas stériliser le sang de Mélissa et de Loubna !
Pour cesser de fabriquer des Dutroux et des Bundy !
Été 96, hiver 97... Et voici qu’éclate le drame de Sars-la-Bussière, venant tragiquement confirmer tout ce que je viens de dire.
Après tant d’autres, ces viols-meurtres d’enfants et de jeunes qui nous terrorisent, sont un symptôme extrême de ce syndrome d’implosion sexuelle, qui caractérise notre société au libéralisme amoral avancé. De tels drames se passent dans tous les pays occidentaux, et maintenant en Est-Europe. Avec sans doute la complicité de certaines hautes sphères politiques.
En France, combien d’enfants disparus ces dix dernières années ? La petite Marion... et tant d’autres. Où sont-ils donc partis ? On fait plus que le pressentir. On le sait parfaitement bien . Quand tout sera mis au clair, on en restera sidérés ! Déjà, de terribles vérités commencent à être élucidées...
Souligner ici trois aspects de ces tragédies, peu ou pas relevés dans les médias.
Où se trouvent les vrais coupables ?
Ce drame n’est que le passage à l’acte, dans une sadique cruauté, de tant de messages visualisés dans une cynique crudité.
Le porno-hard comporte en effet de continuelles incitations-provocations, non seulement à toutes les formes de sado-masochisme — comme on vient de le voir —, mais aussi précisément à la pédophilie homosexuelle ou hétérosexuelle. Insinuée comme normale, bien en dehors du porno, simplement dans la pub dite commerciale. Donc accessible à tous, partout et sans cesse . Ces pédotrafiquants sont donc des “créatures” de ces lobbies pornocrates qui semblent maîtres à bord, dans le totalitarisme psychomédiatique imposé à nos pays.
Ce témoignage de Ted Bundy, exécuté à Starks (Floride) le 24 janvier 1989. Dix-sept heures avant son exécution, il répond aux questions du Dr Dobson, président de Focus on the family. Il avait agressé sexuellement et assassiné 28 femmes. Élevé pourtant dans un milieu « merveilleux », avec « deux parents attentifs et aimants ». Chez lui et à l’école, que de bons exemples et de bons principes. Mais voici : « à l’âge de 12 ou 13 ans, je rencontrai la pornographie douce dans les rayons d’une épicerie ».
De la douce, il passe à la hard : « C’est comme une drogue, vous conservez une excitation insatiable, jusqu’à ce que vous atteigniez le point où la pornographie ne peut aller plus loin. Vous atteignez ce point quand vous vous demandez si le fait de passer à l’acte vous apportera plus que de le lire et de le regarder. Bien que mes parents aient été attentifs, la pornographie m’a arraché à ma famille. »
En prison, il a rencontré d’autres criminels de son acabit : « Sauf exception, chacun d’eux avait été profondément influencé et conditionné par une accoutumance à la pornographie ». Les rayons des magasins sont « pleins de ces choses qui envoient des jeunes gens sur la pente que j’ai suivie ».
Ted Bundy a donc été condamné à mort — lui, la victime. Les vrais coupables : ceux qui avaient condamné son âme d’enfant au cercle vicieux de la mort !
D’une main on vous pousse à l’acte, de l’autre on vous frappe pour ce même acte : pas de pire sadisme ! Une main tient l’appât, l’autre le bâton : pas de pire cynisme !
On vous matraque pour les choses mêmes dont on n’a pas cessé de vous matraquer : pas de pire hypocrisie !
Pourquoi seule la violence peut-elle secouer notre indifférence ?
Tout cela se passe dans l’indifférence ou en tout cas l’impuissance apparente des pouvoirs civils et judiciaires. Dans une société où les gouvernants semblent pris en otages par la soi-disant opinion publique, elle-même manipulée — forgée — par les caïds des médias télévisuels. Eux-mêmes semblant tenus en laisse — question finances — par certains lobbies pornotrafiquant en coulisses.
Nous récoltons donc ce que nous avons — sciemment ! complaisamment ? — laissé faire.
Suite aux pédo-meurtres dramatiques de 1996 en Belgique, de 1997 en France, les pouvoirs publics commencent — enfin, enfin ! — à réagir (saisies de vidéos par milliers, inculpations par centaines). Mais pourquoi, pourquoi donc avoir attendu de telles tragédies pour enfin ouvrir les yeux ? Depuis des années, ce matériel est régulièrement envoyé aux autorités compétentes, comme aux différents responsables d’Église, espérant une action énergique, au moins une législation mieux appliquée, ou ne fût-ce qu’une parole, une seule parole... En vain !
En Angleterre et au Canada, il a fallu en arriver aux meurtres d’enfants par d’autres enfants, pour enfin provoquer une réaction massive exigeant de censurer la violence télévisuelle, dont ces meurtres étaient une des tragiques conséquences. Mais pourquoi donc seule la violence est-elle capable de nous arracher à notre inconscience ?
Ne faut-il pas profiter de la révolte grondant dans le bon peuple pour, — enfin, enfin ! — faire appliquer efficacement en France le dernier article [227 22-24] du Code pénal, protégeant encore l’enfant contre pornographie et agressions sexuelles, mais restant généralement lettre morte ?
Urgence de neutraliser, sans l’ombre d’une concession ou d’un compromis, ceux qui militent ouvertement — aussi bien dans le monde politique que sur la scène médiatique — pour l’abrogation pure et simple de cet article. Cela, au nom de la “liberté d’expression” (au nom de laquelle on pourrait alors inciter... à tuer !).
Comment ne pas suspecter une connivence entre eux et les pédo-pornotrafiquants ? Si hommes et femmes de bon-sens ne se liguent pas pour contrer ces manœuvres sordides, il suffirait d’un changement de majorité politique pour qu’ils arrivent à leurs fins.
Par ailleurs, cracher sur le sacré induit aussi à ne plus rien respecter. Si l’on ne respecte pas la conscience d’un croyant, pourquoi donc respecter l’innocence d’un enfant ?
Si la virginité de Marie est sans cesse tournée en dérision, la chasteté des consacrés sans cesse suspectée, pourquoi respecter l’intégrité d’un jeune ?
Lâcheté ou timidité ?
Nous fabriquons bien d’autres Dutroux ou Bundy, en laissant toutes ces incitations-provocations — finalement : au crime — agresser et infester l’imaginaire des jeunes, ainsi que des adultes, mais d’abord des enfants. Ce qui, déjà en soi, est de l’ordre de la criminalité.
Ces campagnes de perversions, manifestement soutenues en coulisses par des pornotrafiquants, profitent de la lâcheté des autorités judiciaires et civiles, de l’incompréhensible timidité des autorités religieuses. Et la lâcheté de nos autorités et de nos pasteurs pourrait être jugée par l’Histoire — et l’est déjà par des parents vivant pareille tragédie — comme une complicité de silence, un refus (anticipé) d’assistance à enfants/jeunes en danger. En danger mortel !
Silence angoissé de tant de jeunes et de parents qui ont encore gardé le sens des vraies valeurs ou simplement un peu de bon-sens, et surtout d’humanité. Et qui se sentent impuissants, si ce n’est écrasés devant un tel raz de marée noire. Qui attendent en vain un cri d’alarme de leurs pasteurs, déçus qu’ils sont par le profil bas que semblent tenir certains.
Par contre, de nouvelles lois draconiennes pour sauver la vie de nos enfants, ni plus ni moins, seraient plébiscitées par le bon peuple traumatisé par ces événements. Et terrorisé à la seule idée que cela puisse être commis n’importe quand, par n’importe qui, et n’importe où .
Suite aux drames de ces derniers mois, heureusement une prise de conscience se fait. De vastes campagnes contre la pornographie mobilisent, non plus quelques groupes isolés, mais une partie de la population (par exemple celle de l’Alliance pour les droits de la vie ). Ces réactions s’avèrent souvent payantes.
Arracher l’amour à la consommation commerciale
Cette mentalité obscurément diffuse et systématiquement diffusée inocule jusque dans l’inconscient collectif l’idée (idéologie ?) que le corps n’est qu’un gadget à consommer. De là à réduire l’enfant aussi à un truc à consommer à gogo, il n’y a qu’un pas. Franchi par pubs, tracts, émissions-radio, téléfilms, internet, etc, circulant en toute impunité dans nos pays. « Véritables spirales infernales qui menacent les enfants et les jeunes, leurs cibles préférées. » (La Cité vivante)
Et qui en profite, en dernière instance ? Les réseaux internationaux du commerce sexuel.
Ces tragédies, on n’en viendra pas à bout en imposant des sanctions, mais en travaillant en amont, en remontant aux causes. D’un côté, éradiquer ces insolentes incitations pornos ; et de l’autre — surtout — donner aux jeunes une vraie formation à l’amour, en vue d’une saine écologie des corps. En promouvant cette chasteté qui protège l’amour (voir chapitre suivant).
Si l’on veut éviter de nouveaux Dutroux, si l’on veut sauver par milliers des Julie, Mélissa, An, Eefje, Élisabeth, Loubna, Marion, il faut agir immédiatement avec la plus absolue fermeté. Des vies d’enfants sont en jeu ! Nos familles de demain sont en jeu ! Nos peuples sont en jeu.
Tout ceci, n’importe quel homme et femme, en qui subsiste le sens de la vie et de l’amour, le comprend. Nul besoin d’être chrétien pour cela.
Un gouvernement énergique suscitera le soutien unanime d’une majorité silencieuse et accablée, n’attendant que cela. Elle n’en peut plus d’être continuellement agressée par quelques lobbies hurlant et gesticulant pour imposer de manière intolérante et intolérable leur conception d’une chair réduite à une marchandise à commercialiser bestialement.
Urgence donc d’une éducation sexuelle — officielle ou non — qui replace repères et balises. En un mot : d’un code de la route permettant à l’amour de circuler sans risquer de tels accidents mortels.
Pour une thérapie intégrée de libération-guérison
Autre dimension, mais ici que seul un croyant peut saisir. Lorsque la sexualité se fait sauvage à ce point, elle devient non seulement animale, mais carrément satanique. Elle arrive à l’inversion absolue : ce que Dieu a donné pour notre bonheur engendre la terreur. Ce qu’il a voulu pour la vie provoque le meurtre. Dans les acteurs criminels, ne faut-il pas reconnaître des pécheurs marqués par le péché originel et, derrière eux, avoir la lucidité de dénoncer celui qui est l’Anti-amour par excellence et l’Homicide dès l’origine ?
Pour ces personnes victimes de l’implosion sexuelle de notre société, traitements et thérapies psy de toutes sortes sont certes nécessaires, et peut-être bénéfiques, en plus de la détention. Mais quand l’aveuglement, l’inconscience (l’anti-conscience), la compulsivité sexuelle de ces obsédés atteignent de telles proportions, quand leur liberté semble à ce point entravée et leur volonté paralysée, ne faut-il pas y diagnostiquer une oppression directe de la part de Satan, esprit d’impureté et de mort par excellence ?
Pour les pédophiles-multi-récidivistes qui prolifèrent dans notre Occident saturé de sexe, détention, thérapies psy et suivi médico-judiciaire suffisent-ils vraiment ?
Ces cas extrêmes ne réclament-ils pas, aussi, le ministère de libération (c’est le mot exact) du Christ confié à son Église : cet exorcisme grâce auquel une personne peut participer à la victoire du Christ ressuscité sur tout esprit mauvais ?
Il est des cas (et l’irrépressible compulsivité en est un symptôme), où une personne ne peut être délivrée, qu’en laissant le Christ être vainqueur en elle de toute possession, obsession, compulsion . Ici, que fait l’Église de cette puissance divine, cette victoire pascale, à elle seule confiée ? Médecins et juges se penchant sur de tels cas, connaissent-ils l’existence de cette thérapie-là ?
Le problème est qu’il faut que la personne y consente, donc qu’elle soit croyante, et pas seulement en théorie. Le fait d’en arriver à de telles horreurs, littéralement démoniaques (seul adjectif ici valable), prouve qu’elle ne l’est pas. Une thérapie psy avec exorcisme intégré suppose une rencontre avec le Christ.
Alors je pose la question : la plus efficace des prophylaxies pour éviter pareilles récidives, n’est-elle pas finalement dans une conversion en profondeur au Christ, au moins à Dieu ? Conversion que nul ne peut imposer, bien sûr, mais qui peut leur être proposée dans tous les cas. Or, l’est-elle chaque fois ?
Toute conversion suppose une guérison du cœur. Guérison impliquant un pardon sincèrement mendié. Pardon exigeant un repentir en profondeur. Repentir provoqué par une rencontre personnelle avec le Sauveur. Rencontre devant être amorcée par des témoins venant préparer le terrain. Tout s’enchaîne !
Puisque ces personnes sont loin de Dieu, l’aumônier n’est pas toujours la première personne qui peut les aborder. Il doit être précédé par des témoins, si possible jeunes, qui auraient accès à elles, si elles veulent bien les recevoir. Et qui pourraient au moins essayer de les conduire, non au remords — chemin de mort —, mais à la repentance qui est espérance. Elle obtient le pardon de Dieu.
Pourquoi directions de prisons et autorités judiciaires, qui ont — heureusement ! — toujours recours aux psy et aux éducateurs-éducatrices spécialisé(e)s, ne feraient-elles donc pas appel à des baptisés — prêtres ou non — (je pense à des parents), ayant déjà une expérience d’assistance spirituelle, ou plus précisément un ministère de délivrance et de guérison spirituelles ? Ainsi qu’à des jeunes ayant une expérience d’annonce du Christ en “milieux à risques” ? Une telle thérapie spirituelle n’exclut en rien un traitement psy, bien au contraire. Elle s’y intègre. Non concurrence mais symbiose. De plus en plus de médecins sont conscients de cette inestimable collaboration, et de la nécessité de soigner en sa globalité la personne coupable — donc toujours victime.
Ensuite, s’ils sortent de prison étant effectivement rendus à leur identité d’enfants de Dieu, les laisser en liberté dans des conditions où ils seraient soutenus, entourés (par exemple dans des nouvelles communautés de vie) par des frères et sœurs en baptême, capables de les protéger (moins les surveiller que veiller sur eux) dans une vigilance d’amour. Et continuer de longues années durant une thérapie priante, fraternelle et sacramentelle suivie. Ne serait-ce pas la plus efficace des prophylaxies contre les tentations de récidives ?
Car finalement, si ces personnes ont fait tant de mal, ont bafoué l’amour à ce point-là, c’est qu’elles-mêmes sont profondément blessées (mal-aimées). Et ces blessures ne se guérissent que par l’amour de ceux qui pardonnent, et par les pardons de l’Amour en personne.
Où les assassins deviennent des saints...
Pour conclure, lancer un appel à la supplication pour ces malheureux. Il ne s’agit pas de les lyncher, mais de les sauver. Eux qui ont créé l’enfer dans l’âme de ces enfants et dans le cœur de leurs parents, l’enfer les attend s’ils ne se convertissent pas.
On en tremble pour eux. Et pour nous qui, à un niveau ou à un autre, sommes toujours plus ou moins complices de telles horreurs, ne fût-ce que par notre lâcheté à en combattre les causes, mais surtout de par nos propres connivences avec le péché.
À cet enfer, nous voulons les arracher. Pour eux aussi, nous n’exigeons pas leur condamnation à mort, nous voulons leur conversion à la Vie. Ces criminels ne sont-ils pas eux-mêmes des grands blessés de l’amour ? Méritant, certes, que justice soit faite, mais aussi ayant droit à notre compassion la plus profonde.
Et nous souvenant encore de cette petite Normande [Thérèse de Lisieux] qui, à 14 ans, a mis au monde de Dieu celui qu’elle ose appeler son “premier enfant” : un meurtrier de plusieurs enfants [Pranzini], nous osons penser que ce sont elles, les petites Julie, Mélissa, An, Eefje, Élisabeth, Loubna, Marion, qui vont engendrer à leur enfance éternelle ces Dutroux et consorts, qui ont massacré leur innocence d’enfants.
Oui, maintenant que ces petites voient Dieu, ayant traversé la grande passion des enfants innocents de Bethléem, ce sont elles qui vont, par leur propre sang innocent, obtenir du Cœur du Père que leurs assassins deviennent des saints. Pour louer et aimer le Seigneur avec elles, avec leurs parents, pour toute l’éternité.
Telle est notre espérance. Folle ! Et l’espérance ne peut décevoir, car l’Amour s’est manifesté dans l’Enfant-Innocent par excellence. Celui qui a supplié, en pensant à tous ceux qui le crucifient dans les plus petits de ses frères et sœurs : « Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font ! »
Alors viendra le jour sans fin où ces enfants pourront dire à leurs tortionnaires : « Entrez dans la lumière ! Nous vous accueillons chez nous, chez Dieu, donc chez vous ! » Et ils pourront leur dire : « Maman ! » Ils seront sauvés.
Amour saccagé : vies ravagées !
Résumons : le porno est destruction de l’amour, donc de la vie.
Car tout ce qui touche à l’amour atteint la vie. Tellement nous sommes faits comme Dieu : pour donner la vie dans l’amour. Pour un amour qui donne la vie [en Dieu, c’est un acte même et identique : il y faudrait un seul mot].
Un amour saccagé, c’est une vie ravagée .
Rendre l’amour dégoûtant, c’est dégoûter de la vie.
Écœurer le cœur, c’est vider la vie !
La vie perd toute valeur, là où l’amour perd sa saveur.
La vie devient une horreur, là où l’amour perd sa splendeur.
Quand l’amour perd sa signification, la vie perd son orientation !
Pourquoi donc vivre encore, s’il n’est possible ni d’aimer ni d’être aimé ?
Alors j’ose poser tout de go certaines questions : ne serions-nous pas en train de fabriquer des petits vieux ridés avant l’âge, souillés par de gros vicieux ? Jusque dans certaines écoles ?
Ne sommes-nous pas en train d’engendrer les débauchés — donc les désespérés — de demain ? Les dépravés d’aujourd’hui ne risquent-ils pas de devenir les épaves de demain ?
Ne préparons-nous pas une autre épidémie : celle des suicides ?
Une autre hémorragie : celle du sang de l’amour ?
Ces questions : malheur à qui les prendrait à la légère ! Elles sont redoutables.
Dégradation d’une génération : disparition d’une nation
Impression d’une gigantesque opération (camouflée) de perversion (généralisée). Et donc de destruction à court terme d’une jeunesse, à long terme d’un peuple.
En Pologne, à l’ère soviétique, les communistes encourageaient en sous-main l’alcoolisme, freinaient toutes les œuvres s’attaquant à ce problème : meilleur moyen de neutraliser les forces vives d’un pays. Et de mâter un peuple en l’abrutissant. Pour les Romains, c’était du pain et des jeux. Maintenant, c’est du fric et du sexe. La politique de domination idéologique reste la même.
Impression d’une opération de perversion camouflée de la génération montante, et donc de destruction à court terme d’une jeunesse, à long terme d’un peuple. Car la dégradation d’une génération, c’est la disparition d’une nation. Processus inexorable de lente déshumanisation ?
Si déjà les jeunes adultes sont tellement blessés, immatures, insécurisés, mais que sera-ce donc dans dix ans ? Quand l’enfant d’aujourd’hui devra affronter le monde de demain ? On n’ose y penser... On en tremble !
Nous en avons maintenant une preuve arithmétique, je veux dire démographique, de l’ordre d’une évidence. À cause de la perte du sens même de la vie — conséquence inéluctable de la perversion des notions d’amour et de fidélité —, nos peuples d’Occident sombrent tous sous la ligne de survie. Parce que tant de familles en ont été éclatées, tant de nos jeunes bousillés, tant de nos berceaux laissés vides, nous ne savons même plus comment nos pays pourront simplement survivre d’ici vingt ans.
Bientôt, il n’y aura plus qu’un citoyen en âge de travailler pour un inactif à nourrir. Le papy-boom a remplacé le baby-boom .
Et très précisément, toucher à la femme atteint le cœur d’un peuple .
Comme pour le Sida, la première victime de cette agression est la femme. Elle est attaquée dans sa féminité même : et dans sa virginité, et dans sa sponsalité, et dans sa maternité. Bref, en son être même.
L’ONU tente désespérément de faire reconnaître, non plus les deux sexes, mais cinq “genders” : homme, femme, homosexuel, lesbienne, bisexuel (à la Conférence de Pékin, sur les centaines de pages du rapport officiel, seulement cinq fois le mot mère !)
L’idéologie ultra-féministe a voulu tromper l’opinion mondiale, en brisant la réalité naturelle de la femme en tant que femme .
« Tout se passe comme si l’homme était possédé par la rage de piétiner sa propre humanité [...]. Il s’agit de découvrir ou de redécouvrir en soi les racines de l’humanité . »
Pour exister simplement : résister courageusement !
Devant cette menace de totalitarisme, nous revendiquons la liberté totale de pensée, de parole et d’action dans la défense et la promotion des valeurs essentielles à la vie d’un peuple. Des repères sans lesquels une nation finit par s’autodétruire.
Ce qui paralyse sans doute bien des responsables politiques ou religieux, et les empêche de foncer, c’est la crainte d’une récupération par l’extrême-droite des revendications aux valeurs, de la lutte contre la débauche. Au point qu’on ne peut même plus réagir, sans être traités de fascistes ou d’intégristes.
Mais n’est-ce pas précisément notre lâcheté à tous et la démission des majorités ou minorités dites “de droite” qui font le lit de l’extrême-droite ?
Bien des braves gens, écœurés de ce raz de marée, filent dans ses rangs, parce que nulle autre formation politique ne semble vraiment mettre à son programme l’assainissement de l’immoralité publique.
Une politique saine, ferme, efficace, dans le domaine des valeurs à promouvoir à tout prix pour sauver un peuple (protection inconditionnelle des plus faibles, promotion de la natalité, soutien aux familles) couperait l’herbe sous le pied de l’extrême-droite.
Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’une formation politique extrémiste connaît des dérives graves, des outrances inadmissibles, des positions inacceptables, que tout ce qu’ils disent est ipso facto mauvais .
Nous refuserons donc de nous laisser intimider par des menaces, d’où qu’elles viennent, paralyser par de possibles amalgames, museler par l’outing, neutraliser par des procès d’intention.
Nous serons prêts à aller — s’il le faut — jusqu’à la résistance passive, pouvant impliquer la désobéissance civique .
Nous ne céderons pas ! Nous ne faiblirons pas ! Nous ne subirons pas !
Vous nos pères et nos bergers, ne nous lâchez pas, entraînez-nous !
Face à cette dictature naissante, on ne peut plus tergiverser, biaiser. L’heure sonne d’une gigantesque mobilisation générale de tous ceux qui sont ici concernés : parents, éducateurs, prêtres, médecins, politiciens. Tous doivent réagir, chrétiens ou non, croyants ou non .
Ici le petit peuple attend beaucoup de ses bergers : évêques, prêtres, pasteurs, responsables d’Église .
Aujourd’hui, n’est-ce pas leur devoir premier, leur ministère essentiel, leur vocation prioritaire, de sauver ce qui reste encore d’humanité, de s’opposer de toutes leurs forces à tout ce qui peut détruire le plus fantastique des dons de Dieu : la vie ! Donc l’amour.
Étant prêts pour cela à toutes les formes de martyre : de la marginalisation sociale à la prison. Via calomnies et camouflets .
Le berger ne donne-t-il pas sa vie pour ses brebis, surtout les plus chétives ?
Notre Jean Paul II nous y entraîne sans cesse : « Il n’y a que l’obéissance à Dieu pour faire naître la force et le courage de résister aux lois injustes des hommes. Ce sont la force et le courage de ceux qui sont prêts même à aller en prison ou à être tués par l’épée, dans la certitude que cela fonde l’endurance et la confiance des saints. » Evangelium vitae n° 73.
Aux temps dits “barbares”, les pasteurs de l’Église n’étaient-ils pas les premiers à défendre la cité, en montant courageusement au créneau, en affrontant de face les envahisseurs, cela pour sauver la vie de leur peuple ?
Où sont-ils donc, ces audacieux, courageux pasteurs d’aujourd’hui, dignes de leurs frères aînés ? Qui n’ont pas peur de monter au créneau, de prendre des risques, de se tenir en premières lignes ?
Devant Jésus le Seigneur, et ses anges, et ses saints, n’auront-ils donc pas à rendre compte de la vie de ceux qui leur étaient confiés ? Surtout des plus vulnérables, des plus faibles, des plus petits ? L’Église est-elle encore l’Église des pauvres ?
Nous supplions le Père de nous donner de ces grands bergers qui pourront entraîner tout leur peuple sur la voie de la résistance à ce nouveau totalitarisme, à cette nouvelle idéologie, non moins destructrice de l’humanité qui est en nous, que le nazisme et le communisme.
Que le lâche silence de certains pasteurs de ces sombres époques ne puisse aujourd’hui être imputé à nos pasteurs, quelle que soit leur confession chrétienne.
Aujourd’hui, n’est-ce pas leur devoir premier, leur ministère essentiel,, de sauver ce qui reste encore d’humanité, de s’opposer de toutes leurs forces à tout ce qui peut détruire le plus fantastique des dons de Dieu : la vie ! De protéger le plus faible, le plus vulnérable, le plus pauvre, le plus « Dieu-parmi-nous » ?
Oui, devant le mal, ne pas nous désister, mais résister ! Devant le faible maltraité, ne pas faiblir ! Ne jamais lâcher le plus vulnérable : lutter sans relâche !
Tout au long de l’Histoire, n’a-t-on pas entendu retentir de grandes voix rugissant contre les différents totalitarismes ? Et ces totalitarismes n’ont-ils pas fini par s’écrouler, grâce au sang des témoins refusant de flirter avec l’idéologie mortifère, cela jusqu’à la torture et au sang versé ?
Qu’ils soient bénis, ces audacieux pasteurs, dignes de leurs frères aînés ! Qui n’ont pas peur de monter courageusement au créneau, de prendre des risques, de se tenir en premières lignes.
Les paroles fortes de Jean Paul II aux évêques de Bosnie, à Sarajevo (le voyage de tous les courages !), ce 13 avril 1997, ne nous sont-elles pas aussi adressées :
« Ne vous découragez pas de lever une voix prophétique pour dénoncer les violences, démasquer les injustices, appeler par son nom ce qui est mal, défendre avec des moyens légitimes les communautés qui vous sont confiées ! »
Ne peut-on appliquer aux maffieux pornocrates — jouant avec le Sida —, surtout aux pornotrafiquants d’enfants, aux tortionnaires d’enfants, aux meurtriers d’enfants, ce cri de Jean Paul II à Palerme (Sicile), en 1995 :
« Au nom du Christ, je me tourne vers les responsables [de la maffia] : convertissez-vous ! Parce qu’un jour pèsera sur vous le jugement de Dieu ! Ceux qui sont tachés de sang humain en répondront à la Justice de Dieu. »
Et s’adressant à tous, donc à nous :
« Levez-vous ! Revêtez la lumière et la justice ! Pas de place pour la lâcheté et l’inertie ! »
Et encore, au million et demi de jeunes, à la JMJ de Czestochowa :
« Soyez des lutteurs, comme ceux qui ont témoigné à l’Est jusqu’au martyre ! Voici venue votre heure ! »

P. Daniel-Ange

© France Catholique

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